L’image positive des professionnels libéraux

Alors que le monde du travail est en train de muer à l’ère du numérique et que le taux de chômage reste élevé, Raymond Soubie, président d’Alixio et de Taddeo, ex-conseiller social du président de la République, a voulu rassurer. À l’occasion du 23^e congrès, il a rappelé que le terme “libéral” a une connotation positive et que les professions libérales constituent un secteur désormais défini par la loi (article 29 de la loi Warsmann du 23 mars 2012). De plus, 90 % des emplois en 2011 ont été créés hors du salariat. Dans un contexte difficile où les métiers et leur exercice se transforment, « les professions libérales représentent une réponse qui existe déjà avec ses propres statuts ». Il tient compte de la transition numérique en marche, qui bouleverse l’ordre établi, que ce soit dans le secteur de la presse (avec l’arrivée de nouveaux acteurs en ligne et celle des robots rédacteurs s’imposant dans la presse financière, par exemple), dans celui de la formation (avec l’essor des Moocs, les cours en ligne ouverts à tous) et des professions intellectuelles et libérales, devant affronter de nouveaux acteurs non réglementés, évoluant dans une zone grise d’Internet, dépourvue de règles. Pour le président d’Alixio, il ne faut pas se décourager : « Si le “french bashing” est un sport très pratiqué et très médiatisé, avec des blocages et la complexité de notre pays, nous avons des raisons d’être optimistes, lorsque l’on voit les résultats du sondage d’Harris Interactive, qui démontrent notre cote positive auprès des Français. »

Selon l’étude Harris Interactive, réalisée entre les 17 et 23 novembre 2015, auprès de 1 004 personnes, l’image des professionnels libéraux s’améliore encore. En effet, 90 % des sondés ont une bonne image de cette catégorie socioprofessionnelle (versus 75 % en 2014). C’est encore mieux que l’an dernier. Pour une personne interrogée sur deux, les professionnels libéraux sont avant tout considérés comme qualifiés, compétents et travaillant beaucoup (encadré).

Le statut libéral plébiscité

Les mots qui viennent à l’esprit des Français sondés, lorsqu’ils pensent à des personnes travaillant à leur compte, sont “liberté”, “indépendance”, “courage”, “patron”. S’ils en avaient la possibilité, la majorité d’entre eux travailleraient à leur compte (59 % versus 39 % qui ne le feraient pas et 2 % qui ne se prononcent pas). Aussi, plus de quatre Français sur dix considèrent que la vie quotidienne est plus agréable lorsque l’on travaille à son compte.

Une forte majorité (74 %) de l’échantillon interrogé pourrait avoir une activité libérale en tant que salarié, et 65 % avec un statut de libéral.

Aux yeux des répondants, les obstacles pour le faire ne sont pas si nombreux. Il est facile de s’installer en tant que professionnel libéral à son compte, quand la personne est salariée (pour 56 % des sondés), quand elle est jeune (pour 36 %) et quand elle est sans emploi (pour 30 %).

Pour ceux qui pensent qu’il est difficile de s’installer à son compte (pour 44 % de salariés d’une profession libérale), plusieurs raisons diverses sont invoquées : pour 63 % d’entre eux, il faut de l’argent ; les contrain?tes administratives sont trop nombreuses (pour 52 %) ; ils se retrouvent seuls face aux difficultés (pour 42 %) ; il est important d’avoir une idée originale (pour 34 %) ; il faut avoir du temps pour se lancer (31 %) ; une expérience professionnelle est nécessaire (28 %) ; on doit faire face à une forte concurrence (27 %) ; ils disposent de peu d’informations pour bénéficier de ce statut (23 %) et des diplômes sont requis (pour 17 %).