Accompagner l’éleveur dans l’utilisation du guide sur les saisies en abattoir des bovins

Un guide d’information¹ destiné aux éleveurs, sur le respect des exigences réglementaires concernant les inspections sanitaires en abattoir et les causes de retrait ante- et post-mortem des vaches de réforme, a été élaboré à la suite d’une enquête réalisée sur ce sujet. D’après le Journal officiel de l’Union européenne, des professionnels du contrôle officiel et de l’abattage révèlent des saisies fréquentes de gros bovins, notamment des vaches réformées. Ils rapportent également de nombreuses réclamations par les éleveurs au sujet de ces retraits, et déplorent que les informations sanitaires notées sur les certificats de saisie ne soient pas prises en compte. Il semblerait que les exploitants envoient à l’abattoir trop d’animaux non aptes à être transformés, pour des raisons de sécurité des denrées ou de bientraitance animale et par méconnaissance ou non-respect de la réglementation.

Motifs mal compris, réglementation méconnue

Afin de comprendre les besoins des éleveurs en matière d’information sur ce sujet, une enquête a été effectuée en 2013 auprès de 31 éleveurs figurant sur les listes de contact d’Oniris (Loire-Atlantique) et de l’abattoir ayant collaboré à l’étude. Elle révèle que 77 % des enquêtés se sentent mal informés sur les motifs de saisie en abattoir et que 29 % d’entre eux ne comprennent pas pour quelle raison des saisies ont eu lieu sur leurs animaux. Seul un éleveur s’interroge sur les impacts économiques des pertes liées aux saisies. Les enquêtés citent cinq motifs de retrait (parasites, abcès, péritonite, infiltration et arthrite), toutefois 88 % d’entre eux déclarent ne pas comprendre le certificat de saisie. Il est considéré comme étant « trop scientifique et compliqué » dans 38 % des cas. De plus, la nomenclature bouchère des pièces retirées est inconnue par 23 % des éleveurs et, dans 15 % des cas, l’animal est considéré comme « allant bien ». La réglementation en lien avec les retraits sur la chaîne alimentaire pour des raisons de santé publique est peu ou mal connue : 55 % des éleveurs ignorent les principes du “paquet hygiène”. Ils connaissent également mal les critères de non-envoi à l’abattoir et citent seulement le plus souvent l’animal sous traitement, celui présentant des symptômes et celui non transportable. De plus, pour tous, la procédure d’abattage d’urgence en exploitation est considérée comme trop complexe.

Le vétérinaire comme conseiller

61 % des enquêtés connaissent mal la finalité de l’information sur la chaîne alimentaire (ICA) descendante et seuls 13 % d’entre eux déclarent la remplir. Tous les éleveurs affirment recevoir l’ICA ascendante (ou certificat de saisie), mais seuls 19 % déclarent la lire et 13 % la lisent « en diagonale ». Aucun exploitant ne demande à son vétérinaire une analyse des informations sanitaires qui y sont notées, excepté en cas de retrait pour parasites ou pour troubles locomoteurs.

À la suite de ces résultats, un guide de 23 pages a été élaboré pour répondre aux interrogations des éleveurs concernant les exigences réglementaires, sous la forme de questions et de définitions courtes. Des conseils pratiques de détection en élevage de huit motifs majeurs² de saisie et de la conduite à tenir sont également délivrés par des fiches techniques “lésion”. Ces motifs ont été déterminés à partir de données bibliographiques et d’un suivi en abattoir, en collaboration avec les services d’inspection vétérinaire et la direction qualité de l’abattoir.

Un accompagnement par le vétérinaire pour la lecture et la compréhension de ce guide à vocation sanitaire est vivement recommandé. La compréhension de l’ICA ascendante, notamment, doit ainsi être valorisée par le praticien. Il peut en proposer l’étude afin de favoriser la gestion sanitaire du troupeau et d’éviter les pertes économiques liées aux saisies, en se servant du guide comme support à ses explications.

• 1 http://bit.ly/1NfG9X0.

• 2 Péritonite congestive, cysticercose, sarcosporidiose, douves, arthrite, abcès, viande surmenée, hydrohémie.