Utilisation des lasers en dermatologie - La Semaine Vétérinaire n° 1652 du 27/11/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1652 du 27/11/2015

CONFÉRENCE

Pratique canine

FORMATION

Auteur(s) : Pierre-Antoine Germain*, Sébastien Viaud**, Thomas Brément***

Fonctions :
*Diplomate ECVD, praticien
à Saint-Julien-en-Genevois
(Haute-Savoie).
**Diplomate ECVD, praticien à Eysines (Gironde).

Mode d’action

Le laser est un milieu solide, liquide ou gazeux dont les électrons sont excités (en continu ou de manière pulsée) par une source externe, à l’origine d’un faisceau lumineux unidirectionnel, intense, monochromatique et cohérent. Selon les modalités d’application des lasers sur les tissus biologiques, les effets de la lumière peuvent être différents. La « couleur » du laser (donc sa longueur d’onde) conditionne sa profondeur de pénétration et la cible touchée, ce qui permet d’agir sur une structure particulière sans affecter de manière significative les structures adjacentes.

Il existe quatre effets physiques selon l’irradiance (puissance appliquée par unité de surface) et le temps d’impact : électromécanique, thermique, photochimique, photo-ablatif (non utilisé en dermatologie). Une irradiance élevée associée à un temps d’impact court provoque des effets mécaniques souvent violents, alors qu’une irradiance faible associée à un temps d’impact long entraîne des phénomènes biochimiques dans les cellules. Les deux mécanismes principalement recherchés en dermatologie sont les effets électromécaniques et thermiques.

Classification

Les lasers sont classés selon leur milieu actif de départ et leur système de transmission. Sont ainsi distingués des lasers en milieu solide (YAG), gazeux (CO2) ou semi-conducteur (diode) et des lasers à fibre optique, à bras optique ou à guides creux. Les lasers sont également classés selon leur dangerosité, qui varie en fonction de la fréquence et de l’énergie du laser (de la classe 1, sans danger, à la classe 4, qui nécessite des précautions d’utilisation importantes).

Utilisation en dermatologie

Lasers utilisés

Le laser CO2 est utilisé en chirurgie et est indiqué particulièrement en cas d’incision, d’excision ou d’ablation de tissus, de par sa précision et ses facultés hémostatiques. Sa cible est l’eau et, selon l’intensité de la source d’alimentation et le niveau d’énergie appliqué, il peut aussi bien vaporiser la cible que couper, tel un scalpel, si le faisceau est focalisé. Trois types d’effet thermique sont recherchés par l’utilisation du laser CO2. L’hyperthermie entraîne une mort cellulaire retardée par atteinte des processus enzymatiques. Peu contrôlable, cette propriété est peu utilisée en pratique. La coagulation correspond à une nécrose irréversible sans destruction tissulaire immédiate. Les tissus sont éliminés secondairement par détersion. Ce processus est également utilisé pour l’hémostase. La volatilisation correspond à une perte de substance. Le transfert d’énergie se fait cependant aux structures adjacentes et entraîne des lésions plus importantes.

Le laser diode présente un effet ablatif moins performant que le laser CO2. Il est moins précis et spectralement moins « pur » qu’un autre laser à gaz.

Indications

Les indications du laser en dermatologie vétérinaire sont l’exérèse des tumeurs cutanées multiples de petite taille, les lésions cutanées aux extrémités (paupières, pavillons auriculaires, queue, etc.), les lésions sur des tissus vascularisés (zone péri-anale, hyperplasie gingivale, onychectomie, etc.), les lésions cutanées superficielles (kératose actinique, carcinome in situ, etc.). Il est également indiqué lors d’ulcères atones, de granulome éosinophilique, de chéloïde ou de dermatite de léchage. Il est déconseillé de traiter une lésion cutanée douteuse : un diagnostic précis est requis avant toute intervention au laser.

Avantages et inconvénients

• Les avantages du laser par rapport à une technique chirurgicale classique (lame froide) sont une réduction de la douleur (par “fermeture hermétique” des terminaisons nerveuses), des gonflements postopératoires (par cautérisation des vaisseaux lymphatiques), des infections, des saignements et de la durée d’hospitalisation, ainsi qu’une atteinte plus ciblée des tissus malades. L’utilisation du laser permet en outre de valoriser l’image de la clinique, en mettant en avant l’usage d’une technique de pointe.

• Les inconvénients d’une telle technique sont le coût du matériel (20 000 € pour un laser CO2), la nécessité d’une formation longue pour l’opérateur et l’existence de risques pour ce dernier comme pour l’animal (danger pour l’œil, risque d’incendie et de brûlure, inhalation de fumées, etc.).

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