Transfert de microbiote intestinal : les avancées - La Semaine Vétérinaire n° 1652 du 27/11/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1652 du 27/11/2015

SANTÉ PUBLIQUE

Actu

Auteur(s) : Stéphanie Padiolleau

Une étude européenne va tester l’efficacité du transfert de microbiote fécal comme une alternative aux antibiotiques dans le cas d’infection par des bactéries multirésistantes.

L’état des recherches sur le transfert de microbiote fécal en tant qu’alternative aux antibiotiques était présenté le 17 novembre dernier au ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes1.

La transplantation fécale consiste à remplacer la flore digestive par celle d’un donneur sain. Elle a déjà été utilisée pour soigner des patients atteints d’infections à Clostridium difficile (colite pseudomembraneuse récidivante), impossibles à traiter par voie médicale plus conventionnelle.

Une étude randomisée (R-gnosis) vient d’être lancée en Europe afin de déterminer l’efficacité de la fécothérapie en tant que bactériothérapie de décolonisation chez les patients porteurs de souches d’entérobactéries résistantes productrices de bétalactamases à spectre étendu ou de carbapénémases.

Choix du donneur et effets indésirables

La problématique d’utilisation à grande échelle du transfert de microbiote intestinal concerne le donneur. Comme dans le cas du don de sang ou d’organes, les critères à appliquer pour considérer un donneur “sain” doivent être précisés. Les donneurs sont anonymes vis-à-vis du patient receveur, mais un suivi médical est effectué pendant cinq ans après un don de selles. Les connaissances manquent encore sur les effets indésirables : des cas d’obésité induite par le transfert de microbiote ont été rapportés, qui montrent l’importance du choix du donneur. Des effets liés à la technique de transfert sont décrits (sondage naso-gastrique ou naso-duodénal) et, dans certains cas, des douleurs abdominales, des nausées ou des troubles du transit dans les heures qui suivent. Aux États-Unis, des essais avec des gélules de selles congelées, “poop in pills”, plus faciles à utiliser que le sondage, ont déjà montré des résultats très intéressants.

1 Colloque « La démarche “une seule santé” appliquée à l’antibiorésistance : le temps des actions ». Voir aussi La Semaine Vétérinaire n° 1651 du 20/11/2015, page 13.

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