Locomotion : l’enquête Safe Track évalue le risque pathogène lié aux pistes équestres - La Semaine Vétérinaire n° 1651 du 20/11/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1651 du 20/11/2015

CONFÉRENCE

Pratique mixte

FORMATION

Auteur(s) : Nathalie Crevier-Denoix*, Marine Neveux**

Fonctions :
*Professeur à l’ENVA.
Article rédigé d’après une présentation
faite lors de l’Équi-meeting maréchalerie
au Pin-au-Haras (Orne), les 25 et
26 septembre 2015.

Les pistes sont un facteur de risque avéré pour les chevaux. La nature des pistes influence donc celle des lésions. Celles-ci sont accrues par la dureté des sols de course (ce qui est démontré sur l’herbe chez les galopeurs).

Pour établir le lien entre les caractéristiques du sol et les lésions de l’appareil locomoteur chez le cheval, les chercheurs se sont intéressés aux mesures biomécaniques. « On a commencé avec le trotteur », explique la conférencière Nathalie Crevier-Denoix. Le projet Sequisol (sécurité-équidés-sol) a porté sur cette évaluation. « On a voulu aller plus loin en établissant le lien entre la nature d’une piste et le risque pathogène. »

Effet piste chez le trotteur

La présente étude de l’enquête Safe Track a été menée, en collaboration avec un entraîneur, aux écuries du Clairay (Maine-et-Loire), sur une piste souple de référence et une piste dure. Elle incluait 12 trotteurs. Le programme d’entraînement a été standardisé pendant 16 semaines avec un effort croissant. La différence entre les lots portait uniquement sur la piste utilisée pour l’entraînement. Les chevaux ont subi une batterie d’examens complets : clichés radiographiques, scintigraphie, imagerie par résonance magnétique (IRM). Parallèlement, l’équipe de biomécanique est venue avec ses propres chevaux d’expérimentation. Un même équidé a été équipé d’un fer dynamométrique et d’un accéléromètre. Des marqueurs cinématiques ont aussi été utilisés.

Les lésions

Les grades de lésions ont été définis de 0 à 4. Ceux de 2 à 4 correspondaient à des images à incidence clinique probable ou avérée. Seul le grade 4 se traduisait par une réduction de l’entraînement.

Résultats : « 65 % des lésions chez les chevaux entraînés sur la piste souple étaient de grade 1 », souligne Nathalie Crevier-Denoix. Sur la piste dure, davantage de lésions ont été constatées et de nature plus sévère. Une différence significative est apparue aussi en regroupant les lésions des stades 3 et 4 (donc sévères) : « En moyenne, un cheval entraîné sur la piste dure a 2,5 lésions versus 0,5 pour celui entraîné sur la piste souple. »

Les plus fréquentes étaient les tendinites du perforé : 1,2 lésion versus 0 (la moitié des chevaux atteints portaient des lésions bilatérales). Cette tendinite du tendon fléchisseur superficiel du doigt (TFSD) était très stéréotypée : des lésions plus marquées côté corde et développées en position dorso-latérale.

La deuxième lésion la plus observée était la contusion des boulets postérieurs (des condyles métatarsiens) : 0,7 lésion sur sol dur versus 0,2 sur surface souple. Les lésions des boulets antérieurs se sont arrêtées au grade 3.

Par ailleurs, l’effet piste a été plus marqué sur les antérieurs que sur les postérieurs. Les grades 3 et 4 sur les antérieurs n’ont été observés que pour les effectifs entraînés sur la piste dure. En outre, il a été noté plus de lésions sévères sur les membres gauches (les chevaux étaient entraînés corde à gauche).

Les mesures biomécaniques ont montré qu’à vitesse égale (35 km/h), la longueur de foulée est significativement plus élevée sur la piste dure versus le sol souple. Quant à l’interaction membre-piste, des chocs très marqués ont été constatés sur la piste dure, ainsi que des vibrations. Au niveau des membres antérieurs, le pied s’arrête de glisser plus tôt sur sol dur et la phase de glissement est plus courte.

La première étude prospective

Cette première étude prospective démontre les effets pathogènes d’une piste dure chez le trotteur. Le risque pathogène est plus élevé sur les antérieurs sur ce type de surface. Il existe une bonne corrélation avec les résultats biomécaniques. Cela peut s’expliquer par l’enfoncement et le glissement du pied. Si celui-ci entre dans le sol, la force diminue. L’effet pathogène est plus marqué sur les membres à la corde.

« Une piste dure, comme le sable, est donc bien un facteur de risque de lésions à l’entraînement chez le trotteur », conclut Nathalie Crevier-Denoix.

Des recommandations peuvent ainsi être émises, comme le fait de bien herser la piste. Quant à l’aspect “corde”, il convient d’alterner autant que possible l’entraînement du cheval aux deux cordes.

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