Les 50 ans de l’Avef à Paris

Des ateliers pratiques faisant salle comble, tel celui sur la maréchalerie, le mardi, et l’alchimie de conférences pléniè res et d’autres de format plus court, les jours suivants, ont marqué l’édition 2015 des journées annuelles de l’Association vétérinaire équine française (Avef), qui célébrait par ailleurs ses 50 ans, du 3 au 5 novembre à Paris.

Désormais couplé aux journées du Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral (SNVEL), le congrès a été l’occasion pour les présidents Jean-Yves Gauchot (Avef) et Pierre Buisson (SNVEL) d’alterner leurs discours auprès du représentant du ministère de l’Agriculture, Bruno Ferreira, le mercredi soir¹.

L’assemblée générale de l’Avef a permis à son président de revenir sur des sujets d’actualité, tel le plan ÉcoAntibio, alors que des fiches de bonnes pratiques paraîtront prochainement, après validation par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Les 40 recommandations générales et spécifiques avaient été présentées l’an passé aux praticiens, lors des journées annuelles, qui s’étaient tenues à Pau (Pyrénées-Atlantiques). Un document de référence pratique est en cours de finalisation. L’Avef poursuit ainsi son travail sur la conception de fiches pratiques pour le bon usage des antibiotiques chez le cheval, en partenariat avec la commission équine de la SNGTV. Ces fiches sont rédigées à la demande de la Direction générale de l’alimentation, sous le contrôle de l’Anses. Le groupe de travail réunit Sophie Paul-Jeanjean, Alain Sensenbrenner, Philippe Ciantar, Laurent Mangold et Claire Scicluna.

Jean-Yves Gauchot a attiré l’attention des congressistes sur la prescription et la délivrance, rappelant notamment que la prescription et l’administration per os du gel à base de détomidine appartient au vétérinaire. En équine, les praticiens sont, par ailleurs, confrontés à des défauts de disponibilité de certains médicaments¹.

Paraprofessionnels

Concernant le dossier sur les dentistes équins, un décret d’application devrait sortir à la fin de l’année ou en début d’année prochaine. « Nous serons le seul pays à avoir légiféré dans le bon sens sur ces paraprofessionnels, qui seront inscrits sur une liste, se félicite Jean-Yves Gauchot. Nous allons pouvoir les répertorier et, qu’ils soient dentistes ou ostéopathes, ceux qui ne respecteront pas les bonnes pratiques tomberont sous l’exercice illégal  ». Un optimisme de clarification, mais dont la concrétisation laisse encore des confrères sceptiques, notamment sur le difficile et long dossier des ostéopathes animaliers². Mais le président de l’Avef se veut rassurant : « Le diplôme interécole d’ostéopathie vétérinaire est bon, le référentiel est là. Le problème, c’est que des écoles d’ostéopathie dite animalière ouvrent partout. Sur le terrain, c’est un point critique. Une réticence vient notamment du service juridique de l’administration pour faire évoluer le dossier ». Il manque en effet la parution d’un décret, qui risque de mettre encore un ou deux ans à sortir.

Radioprotection

Sur le thème de la radioprotection, Jean-Yves Gauchot constate que « l’analyse du risque scientifique nous montre qu’on pourrait avoir moins de dosimètres fonctionnels. Aujourd’hui, il importe en effet de faire remonter que les vétérinaires travaillent avec de bonnes pratiques ».

Les commissions de l’Avef

Présidées par Élodie Cholet, les commissions de l’Avef apportent une dynami que à l’association. Céline Mespoulhès, via la commission chirurgie, a notamment mis en place un formulaire de consentement éclairé, un outil aidant chaque vétérinaire dans sa pratique. Un point important, alors que la fiche de consentement éclairé de l’Avef, consécutive au consensus sur la castration au Touquet, en 2002 (sous l’impulsion de Jacques Bardiès), a permis de diminuer les affaires sur la castration.

Respe

Enfin, le Réseau d’épidémiosurveillance en pathologie équine (Respe) est aujour d’hui le 1^er en Europe. Par ses statuts, il regroupe l’ensemble de la filière équine. « En 2015, la collaboration Respe/Avef s’est portée sur des dossiers tels que la gestion de foyers infectieux importants (herpès virus équins de types 1 et 4, HVE-1 et HVE-4) et sur la mise en œuvre de la nouvelle gouvernance sanitaire sur le territoire, afin que la filière équine et ses vétérinaires soient présents au sein des instances régionales créées en 2014, en particulier les organismes à vocation sanitaire  ».

Bientraitance des équidés

Le sujet de la bientraitance des équidés a fait l’objet d’une table ronde le mardi soir³. L’année 2015 est marquée par de nouveaux scandales médiatiques portant sur les abattoirs et sur la falsification de documents concernant des che vaux y étant conduits. En décembre dernier, l’Avef avait publié un communiqué de presse pour exprimer une position sur la gestion de la fin de vie des équidés, condamnant « fermement tou tes pratiques qui viseraient à falsifier les documents d’accompagnement des équidés pour en faciliter la destination bouchère », appelant aussi à « la responsabilisation des détenteurs d’équidés, utilisateurs et/ou propriétaires, notamment ceux de courses, de sport et de loisirs », et rappelant « l’obligation qui leur incombe de prévoir la fin de vie de leur (s) équidé (s) ».

• 1 Voir pages 13 et 14 de ce numéro.

• 2 Voir page 16 de ce numéro.

• 3 Voir décryptage de ce numéro, pa ges 48 et 49.