En quoi le profil des jeunes vétérinaires se distingue-t-il de celui de leurs aînés ? - La Semaine Vétérinaire n° 1650 du 13/11/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1650 du 13/11/2015

@… Vous !

FORUM

Auteur(s) : Serge Trouillet

Toujours plus d’analyses complémentaires !

Jérôme Terpin (T 79) Praticien mixte à Thury-Harcourt (Calvados).

Les générations se suivent, la société se transforme, le métier évolue, ainsi que la clientèle. Quand j’étais tout jeune vétérinaire, tous les voisins étaient présents lors d’une césarienne ! Mais l’entraide a diminué et les nouvelles générations d’éleveurs n’ont plus une considération aussi grande pour nous. Les jeunes vétérinaires d’aujourd’hui bénéficient d’une formation davantage scientifique ; ils connaissent mieux les médicaments et manipulent plus naturellement les outils les plus sophistiqués. Pour autant, il me semble qu’ils multiplient les analyses, certainement par prudence et aussi pour se couvrir devant des clients dont l’exigence augmente toujours. Auparavant, nous n’étions armés que de notre thermomètre et de notre stéthoscope, et les clients nous faisaient confiance. Maintenant, l’utilisation du matériel d’analyse semble valoriser leurs animaux et le support papier les rassure. Nos générations se distinguent aussi par la relation que nous entretenons avec la clientèle. Une relation qui, pour les jeunes, s’apparente parfois à du copinage (généralement, cela ne dure qu’un temps), quand nous restons plutôt distants, avec le souci d’assurer le même traitement pour tous, sans affect particulier.

Un raisonnement souvent trop scientifique

Pascal Darrieu (A 80) Praticien mixte à Vimoutiers (Orne).

Il me semble que les connaissances théoriques des jeunes sont meilleures que les nôtres. Mais cela a un inconvénient. Lorsqu’ils commencent à exercer, ils pèchent souvent par un excès de raisonnement scientifique. Leur première préoccupation, la plupart du temps, est d’établir un diagnostic très précis, en explorant toutes les possibilités des appareils dont ils disposent et en recourant à tous les examens complémentaires qu’ils jugent nécessaires. On peut souvent parvenir aux mêmes résultats techniques avec beaucoup moins de moyens et davantage de réflexion. Par nécessité, comme nous n’avions pas les outils qui existent désormais – dont nous nous félicitons de l’arrivée, bien sûr –, nous avons développé un sens clinique qui est en train de se perdre chez les jeunes générations. Comme si la priorité était d’abord de se couvrir, en faisant passer la technique avant de s’assurer que les moyens utilisés sont justifiés tant pour l’animal que pour son propriétaire.

Celui-ci nous écoute d’autant mieux qu’il comprend notre démarche et constate notre volonté de ne pas l’acculer à la dépense. Cette insuffisante prise en compte de l’environnement économique du client peut s’avérer contre-productive pour le vétérinaire.

Un certain manque d’humilité au regard du métier

Paul Gosset (A 80) Praticien mixte à Marly-Gomont (Aisne).

Nos jeunes confrères sont mieux formés que nous ne l’étions, sur le plan de la gestion d’une structure vétérinaire. À notre époque, il ne s’agissait pas d’une priorité pour nous. De nombreux cabinets étaient encore de petite taille. Aujourd’hui, ce sont des entreprises qu’il faut gérer efficacement, et les jeunes apparaissent davantage motivés pour cela, ce qui se comprend. Sur le plan technique, ils sont assez bien formés, notamment en théorie. Leur cinquième année et leur stage de longue durée leur permettent de se confronter utilement à la réalité de notre métier. Pour autant, on ne l’apprend pas en six mois. C’est, du reste, ce qui m’a le plus surpris, chez les stagiaires que nous recevions ou chez ceux qui s’adressaient à nous pour un emploi : le manque d’humilité au regard du travail qui les attend. Quand ceux de ma génération démarraient dans un cabinet, c’était pour apprendre. On ne discutait pas les conditions matérielles de notre exercice.

Aujourd’hui, c’est l’inverse. Nos jeunes confrères se préoccupent d’abord de leur salaire, des horaires, des avantages dont ils peuvent bénéficier. Cette tendance n’est sans doute pas propre aux vétérinaires, dans notre époque très matérialiste.

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