Se préoccuper de sa santé financière - La Semaine Vétérinaire n° 1647 du 23/10/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1647 du 23/10/2015

FINANCES

Éco

GESTION

Auteur(s) : Jacques Nadel*, Clarisse Burger**

Faire de la gestion financière de son entreprise une priorité et s’entourer de partenaires financiers complémentaires sont autant d’atouts pour maintenir son activité, voire l’augmenter.

La plupart des très petites entreprises (TPE) ont tout intérêt à accorder du temps à la gestion financière de leur activité. Car identifier les risques, analyser ses données financières, trouver les bons partenaires, quels que soient le chiffre d’affaires réalisé, le niveau de trésorerie, l’effectif, sont nécessaires pour prendre les bonnes décisions dans un contexte économique difficile. Selon le baromètre American Express Small Business, qui évalue la résistance des TPE et des petites et moyennes entreprises (PME) face à la crise, 44 % des patrons de ces sociétés françaises considéraient, l’an dernier, la gestion financière comme leur principal défi.

Mais les taxes (pour 35 % des sondés), les charges sociales (pour 28 %), la complexité administrative (pour 10 %) et l’impôt sur les sociétés (25 %) ont été les premiers obstacles au développement de leur structure.

Faire face aux freins à la croissance

Toutefois, réduire ces freins à leurs perspectives de croissance n’est pas si aisé. Très souvent, le chef d’entreprise s’installe et emprunte pour financer son outil de travail. Ce premier engagement financier fait que, souvent, l’entreprise ne travaille qu’avec une seule banque, celle qui a permis son acquisition.

Puis le dirigeant ne se pose pas forcément la question de savoir si dépendre d’un seul établissement bancaire ne constitue pas un obstacle à la mise en œuvre de son modèle économique. Pourtant, l’an dernier, toujours selon le baromètre American Express Small Business, les deux tiers des dirigeants (67,6 %) ont rencontré des difficultés de trésorerie. Même si 40 % ont déclaré pouvoir puiser dans des réserves importantes et 38 % ont appliqué des conditions strictes à leurs clients.

Dans le cas contraire, l’entreprise qui fait appel à des financements adaptés à ses divers besoins de trésorerie (facilité de caisse, avance sur factures, autorisation de découvert, crédit de campagne, etc.) peut avoir de sérieuses difficultés à trouver un autre partenaire financier, si sa première banque ne lui obtient pas ou plus de crédits.

La “multibancarisation”

En dehors de ces cas extrêmes, ne disposer que d’une banque comporte d’autres inconvénients : le volume global de crédits bancaires accordé peut être moindre, s’il est réparti sur un établissement plutôt que sur deux.

Avoir plusieurs banques permet de répartir et de limiter les risques financiers, comme de se prémunir contre un refus ou une suppression de ligne de crédit. De plus, la “multibancarisation” est un formidable levier de négociation pour faire jouer la concurrence, surtout si vous n’êtes pas pleinement satisfait de votre premier banquier. Les occasions sont multiples : pour obtenir un meilleur taux de crédit, des tarifs plus intéressants sur vos opérations bancaires habituelles ou encore pour bénéficier de services et d’une expertise mieux adaptés à vos besoins.

Travailler avec plusieurs établissements permet aussi de gagner de la clarté dans la gestion des comptes et dans celle des flux de trésorerie, par exemple en séparant l’épargne destinée à vos projets à long terme de vos dépenses courantes, en compartimentant vos comptes par banque (comptes privés et professionnels).

Répartir ses flux financiers

Choisir une banque complémentaire exige un travail d’analyse de ses besoins en matière de produits et de services. Il est important de regarder ceux qui ne sont pas ou peu couverts par la première. Toutefois, la complémentarité ne se situe pas qu’à ce niveau. Les établissements doivent aussi être complémentaires par leur profil. Par exemple, il est pertinent d’associer deux banques à objectifs, lieu et taille différents.

Faire appel à une banque spécialisée pour des opérations particulières (crédit-bail, épargne salariale, placements et conseils financiers, etc.) peut s’avérer utile, les grands réseaux n’étant pas toujours les plus performants.

Ensuite, il s’agit de partager judicieusement ses flux de trésorerie. Il convient d’attribuer à chaque établissement un pourcentage de vos flux bancaires (tant au débit qu’au crédit) correspondant à la part de leur engagement financier (concernant les prêts accordés).

Enfin, toute la subtilité de la négociation va consister à répartir les encaissements et les décaissements au mieux de vos intérêts, et sans les émietter.

Une émulation saine entre les banques

En présence de deux partenaires bancaires, l’intérêt est de confier, par exemple, la majorité de vos financements et de vos flux à la banque “leader” et le reste à la banque “challenger”. Ainsi, une émulation positive sera créée entre elles. Leurs motivations, qui seront différentes, les pousseront à l’excellence : la première devra défendre sa position de leader. La seconde cherchera à conquérir du terrain.

Toutefois, la surenchère entre banques ne justifie pas de mettre en cause, sans négociation, un partenariat stable. Le rapport de confiance institué avec le premier banquier a son importance pour faciliter les opérations au quotidien. Il conviendra aussi de soigner la relation avec le second, en montrant notamment que la situation n’est pas figée, qu’elle peut évoluer favorablement en son sens, en fonction des besoins et des projets de l’entreprise. Les banques sont à l’affût des nouvelles affaires que vous êtes susceptible de leur confier ou souhaitent vendre de nouveaux services dont vous auriez besoin. C’est pourquoi il est important de communiquer régulièrement sur la vie et l’évolution de l’entreprise. Si vous envisagez de racheter le local voisin pour agrandir votre clinique vétérinaire, il est conseillé de leur faire part de ce projet, même si vous n’avez pas nécessairement l’intention de leur confier une demande de crédit. Certaines banques détestent qu’un marché leur passe sous le nez, sans qu’elles aient été consultées…

CINQ CONSEILS POUR UNE GESTION PRUDENTE

• Gagner en clarté dans la gestion des comptes.

• Jouer la complémentarité des banques pour disposer de produits particuliers.

• S’adresser à des professionnels ayant un savoir-faire dans les domaines concernés.

• Ne transférer qu’une partie de ses mouvements de trésorerie (10 à 20 % pour commencer) au nouvel établissement, afin de vérifier si les propositions annoncées sont bien appliquées, puis modifier l’équilibre entre ses banques, le cas échéant.

• Conserver de bonnes relations avec ses chargés d’affaires en les rencontrant régulièrement et en les tenant informés de l’évolution de son entreprise.

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