Les actualités médicales et thérapeutiques abordées à l’ENVA

La prise en charge thérapeutique de l’épilepsie idiopathique a-t-elle évolué au cours des dernières années ?

Stéphane Blot, chef de service de médecine interne et de neurologie, ENVA : Si l’épilepsie idiopathique est assez facilement identifiée par tout clinicien, le protocole thérapeutique n’est pas toujours optimum. Parmi les molécules disponibles, seulement quatre (phénobarbital, bromure de potassium, imépitoïne et lévétiracétam) ont fait l’objet d’études scientifiques satisfaisantes en médecine vétérinaire prouvant leur efficacité (avec, a minima, une réduction de la fréquence des crises de 50 %). Aujourd’hui, le thérapeute doit être plus ambitieux et l’obtention d’une rémission clinique n’est pas une utopie.

Quand suspecter une insulinorésistance chez le chat et comment s’en sortir ?

Miguel Campos, maître de conférences, service de médecine interne, ENVA : La plupart des chats diabétiques sont bien contrôlés avec des doses d’insuline de 1 U/kg/dose. Par contre, si le patient reçoit plus de 1,5 U/kg/dose et présente toujours des signes cliniques, il faut suspecter une résistance à l’insuline et chercher la cause sous-jacente. Les causes les plus communes sont l’inflammation (exemple : lors de pancréatite), les infections bactériennes (cystite bactérienne, notamment), l’obésité, l’insuffisance rénale, l’acromégalie et l’hyperthyroïdie. La correction de cette cause offre la plupart du temps une résolution de la résistance à l’insuline.

Pourquoi l’échographie abdominale est-elle essentielle lors d’épanchement abdominal ?

Marie-Hélène Lasseron, praticienne à Épron, dans le Calvados : Outre la confirmation des épanchements avec un seuil de détection de 2 à 3 ml/kg, l’échographie permet d’en préciser la cellularité, de repérer une inflammation et de réaliser des prélèvements. La cause est souvent identifiée ou suspectée (dilatation veineuse sus-hépatique et insuffisance cardiaque, hépatopathie et transsudat pur, etc.). C’est également une aide à la prise de décision chirurgicale (perforation digestive, hémorragie splénique, etc.), tout en maîtrisant le bilan d’extension abdominal. Néanmoins, d’autres examens (histocytopathologies, biochimies, notamment) restent souvent nécessaires pour préciser l’origine de l’affection sous-jacente et sa gravité.

Quels sont les examens clés permettant le diagnostic des pancréatites canines ?

Virginie Fabres, résidente Ecvim1, service de médecine interne, ENVA : Bien que les pancréatites soient courantes, leur diagnostic représente encore un challenge pour le clinicien, avec des signes cliniques peu spécifiques et variables chez le chien. Les examens biologiques de routine restent peu informatifs. Des examens clés sont donc indispensables au diagnostic. La radiographie trouve sa place dans le cadre du diagnostic différentiel, tandis que l’échographie est considérée comme l’examen d’imagerie de choix pour caractériser la lésion. La lipase pancréatite spécifique canine (cPL) représente, quant à elle, le marqueur le plus sensible et le plus spécifique (dosages Spec cPL® ou test Snap cPL®), mais ne permet pas à elle seule de poser un diagnostic. Actuellement, l’examen histologique du pancréas est considéré comme le gold standard pour le diagnostic de pancréatite et la caractérisation de sa durée d’évolution. Toute fois, cet examen invasif est plus difficilement réalisable en routine, notamment lorsque le patient est instable. Il n’existe donc pas d’examen fiable à 100 % pour le diagnostic de la pancréatite. Celui-ci nécessite une connaissance approfondie de l’historique de l’animal, un examen clinique attentif et un bilan sanguin complet, afin d’augmenter la suspicion clinique et d’interpréter correctement les examens clés que sont la concentration des CPL sériques et l’échographie abdominale.

• 1 Collège européen de médecine interne vétérinaire.