« La veille tarifaire est importante pour les vétérinaires »

Quel a été l’objectif de la création de la société VétoAvenir ?

Servane Leaignel : Cela fait un an et demi que j’ai créé la société VétoAvenir, qui regroupe actuellement deux associés. L’objectif est d’accompagner les clients canins et mixtes qui souhaitent mutualiser leurs achats et les services mais surtout agir dans un nouvel environnement économique, social et environnemental. En rurale, cette offre de services permet non seulement aux vétérinaires de rester présents dans les élevages, mais aussi de “piloter” en amont, afin de limiter la consommation d’actes et de médicaments curatifs. En canine, il s’agit de répondre aux besoins de fidélisation de la clientèle et de développement de la médecine préventive et curative. Mon seul objectif est d’augmenter la qualité du service vétérinaire offerte aux clients. Leur satisfaction est la raison d’être et la condition de pérennité des entreprises vétérinaires.

En quoi consiste précisément votre offre ?

S. L. : Zim, notre outil de veille concurrentielle de prix de produits vétérinaires, accessible en ligne, est en production depuis le mois de juin. Au début, il me servait pour mes propres besoins. Aujourd’hui, il permet à tous les vétérinaires de suivre les prix d’environ 200 produits : alimentation, antiparasitaires externes (APE) et certains antiparasitaires internes (API) hors prescription. L’idée est de permettre aux confrères de suivre les prix de ces produits et de les comparer à ceux proposés sur trois sites internet du marché, puis de faire leur propre veille concurrentielle afin d’ajuster leurs tarifs en fonction de leur positionnement. Les références de 120 aliments et de 80 antiparasitaires y sont mises à jour mensuellement. L’utilisateur de l’outil peut ainsi comparer et effectuer des simulations de prix et de marges. La veille concurrentielle n’est qu’un élément de la tarification. Rien n’est pire que de voir partir un client convaincu qu’il trouvera sur Internet le même produit à un moindre coût. Il faut donc savoir objectiver pour argumenter devant le propriétaire.

Quel est le coût de ce service de comparateur de prix destiné aux vétérinaires ?

S. L. : Nous proposons un abonnement annuel de 143 € HT ou un tarif de 13 € HT par mois, pour accéder à notre offre de services. Le suivi des antiparasitaires est offert aux 100 premiers clients Zim. C’est un outil abordable, qui a été conçu pour simplifier la vie des praticiens et les aider à se situer par rapport aux prix du marché. Il suffit aux vétérinaires de télécharger leurs tarifs centrale et de saisir leurs marges afin de pouvoir effectuer une comparaison. L’abonnement peut être pris en charge par la centrale Coveto, dans le cadre du crédit service.

Comment procédez-vous pour mettre à jour cet outil de veille ?

S. L. : La base des prix est mise à jour manuellement chaque mois. Après le pet food et les APE, il est prévu de suivre, en 2016, le prix des traitements au long cours, de type cardiologie ou gestion de la douleur. En effet, l’observance sort parfois du giron vétérinaire car, même si le prix n’est pas un moteur, il peut devenir un frein. Dans ce cas, au mieux le client achète ailleurs, éventuellement sur Internet, au pire il arrête le traitement…

Qui sont aujourd’hui vos clients ?

S. L. : Nous comptons aujourd’hui une cinquantaine d’abonnés. Parmi nos clients figurent des vétérinaires qui s’interrogent simplement sur leur politique tarifaire et des confrères qui consacraient auparavant beaucoup de temps à cette veille. L’analyse concurrentielle n’est qu’un élément d’une fixation cohérente des prix. Zim est un premier outil et nous accompagnons déjà certains clients dans leur stratégie de positionnement.