Les ISPV : un corps professionnel homogène

On ne rappellera jamais assez les perspectives de carrière en santé publique vétérinaire. C’est ce qu’a voulu démontrer la Société vétérinaire pratique de France (SVPF), par le biais de sa troisième séance de l’année. Quitte à faire le point sur l’adéquation de la formation et des carrières de ce secteur. La formation est-elle importante, recherchée, souhaitable, pour qui et pour quoi ? En quoi le fait d’appartenir au corps des inspecteurs de la santé publique vétérinaire (ISPV) conforte leur légitimité ?

Au travers d’une enquête réalisée par l’ENSV¹ et l’équipe ACSPAVE², auprès d’un panel de 18 ISPV ayant 26 ans d’ancienneté et au moins cinq postes à leur actif, de premières réponses sont apportées.

Cultures vétérinaire et administrative

Parmi les principaux éléments qui caractérisent les ISPV figurent leurs compétences techniques (formation vétérinaire, connaissance de terrain) et managériales (transversalité, expérience). Deuxième point à retenir : leurs atouts significatifs, tels que la culture vétérinaire héritée de la profession initiale, une aptitude à gérer les problèmes seuls, à appréhender les urgences. Certains n’ont même jamais pratiqué en cabinet, une fois diplômés. Ils sont passés d’une culture vétérinaire à une culture administrative. « Vous êtes rentré vétérinaire à l’ENSV, vous en sortirez administrateur », déclare l’un des confrères sondés.

L’étude pointe aussi la formation d’un groupe homogène et la légitimité du corps des ISPV. Celle-ci s’appuie sur quatre éléments : le statut, l’appartenance à la profession vétérinaire, l’ensemble des lois et des politiques de santé publique édictées, enfin le recrutement sur concours. Il existe aujourd’hui une volonté d’augmenter cette légitimité. L’ascension du corps serait liée à l’effet d’aubaine. Pour autant, pour pallier le manque de visibilité aux yeux du grand public, ce corps doit être attirant par le salaire, le développement de l’interministérialité doit se poursuivre, tout comme celui du réseau interne et externe. Cette étude a l’avantage de s’appuyer sur le terrain, or le manque de recul des ISPV sur leur propre parcours est un inconvénient.

• 1 École nationale des services vétérinaires.

• 2 Action collective en santé publique : animal, végétal et environnement.