L’habitat des NAC au menu du congrès du Genac

Alimentation, besoins comportementaux et environnementaux, affections d’origine environnementale, stéréotypies et autres troubles du comportement liés à des paramètres zootechniques inadaptés ont été abordés à l’occasion du congrès du Groupe d’étude des nouveaux animaux de compagnie (Genac) de l’Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie (Afvac). Ces rencontres, qui se sont déroulées du 25 au 27 septembre au Puy du Fou (Vendée), ont réuni près de 130 vétérinaires. Une conférence marquante, synthétisant l’importance du thème choisi, a été présentée par Minh Huynh, praticien à Arcueil (Val-de-Marne), intitulée « Une synecdoque médicale : le poisson et son aquarium ». Assimilant l’aquarium à un organisme, le conférencier a démontré à quel point il est essentiel de considérer tout ensemble où vit l’animal comme un écosystème à part entière, qui doit être géré et contrôlé dans sa globalité ; une approche qui s’applique à toutes les espèces de NAC rencontrées en clientèle.

L’alimentation, un pilier de la prévention

L’importance d’une alimentation adaptée et du respect de l’éthogramme chez le lapin ont été rappelés par Émilie Tessier et Christophe Bulliot, qui exercent respectivement à Loos-lez-Lille (Nord) et à Nandy (Seine-et-Marne). Chez le lapin, la teneur en fibres de l’alimentation est primordiale. Le foin doit constituer la ration de base, à hauteur de 80 %. Il doit être d’excellente qualité, vert, odorant, non poussiéreux et constitué de longs brins avec les différentes parties de la plante (tige, feuilles, fleurs). La variation des plantes composant le foin permet un meilleur équilibre nutritionnel et enrichit l’environnement de l’animal, en lui proposant une large palette d’odeurs et de goûts. Une exception : le foin de luzerne, très riche en calcium et en protéines, il ne doit être réservé qu’aux individus en croissance ou aux femelles en période de reproduction. Chez le furet, carnivore strict destiné à la chasse dans les terriers, l’importance du respect de la photopériode et d’une alimentation pauvre en glucides, deux éléments essentiels dans la prévention des dysendocrinies dans cette espèce, était rappelée par Emmanuel Risi, praticien à Nantes (Loire-Alantique), et Adeline Linsart, exerçant à Annecy (Haute-Savoie).

Le contrôle de la luminosité, un facteur à prendre en compte

La construction du terrarium, l’accès à l’extérieur ou la possibilité d’exposition des différentes espèces à des lampes à ultraviolets ont été longuement abordés. Il est désormais démontré que toutes les espèces de reptiles, qu’ils soient carnivores, insectivores ou herbivores, nécessitent un apport d’UVB et d’UVA constants. Chez les perroquets, la mise à disposition d’une telle source lumineuse améliore leur confort et la fixation du calcium. Elle est également déterminante dans la gestion du picage, comme l’a indiqué Samuel Sauvaget, praticien à Marseille. Enfin, Frédéric Vlaemynck, praticien à Loos-lez-Lille, a expliqué que le bénéfice de ce spectre est également indiscutable chez les rongeurs et les lagomorphes, notamment dans la prévention des troubles dentaires.

L’extraction dentaire, acte incontournable chez le lapin

Des travaux pratiques ont également été organisés. Émilie Tessier et Xavier Ferreira, en activité à Strasbourg (Bas-Rhin), ont encadré les participants pour des extractions dentaires chez le lapin. L’extraction des incisives constitue un acte préventif incontournable. Effectué précocement, il permet de prévenir les complications de malocclusion secondaire des dents jugales, fréquentes lors de malocclusion congénitale des incisives. Rappelons que la coupe à la pince des incisives est absolument contre-indiquée. Parallèlement, Emmanuel Risi animait une formation en endoscopie chez les lapins et les oiseaux. Les tables rondes ont, quant à elles, permis un échange d’expériences, d’approfondir certains points développés en conférences et de discuter de cas cliniques avec les membres du bureau du Genac.