Influence de la dynamique de croissance des cochettes sur la reproduction - La Semaine Vétérinaire n° 1645 du 09/10/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1645 du 09/10/2015

CONFÉRENCE

Pratique mixte

FORMATION

Auteur(s) : Lorenza Richard

L’optimisation de la dynamique de croissance des cochettes, de leur livraison en élevage jusqu’à l’insémination artificielle (IA), est favorable à l’amélioration des performances de reproduction, d’après une étude1 présentée lors des journées de la recherche porcine à Paris, en février dernier.

Dynamique de croissance

Plusieurs publications montrent que les performances de reproduction et de longévité des jeunes truies sont meilleures lorsque l’épaisseur de lard dorsal à l’insémination est supérieure à 13,5 mm et que leur poids est compris entre 135 et 150 kg2. L’essai présenté montre l’importance de la notion de dynamique de croissance, paramètre non encore étudié, en quarantaine et en phase d’attente de traitement atrénogest sur la fertilité et la prolificité des cochettes. Pour cela, des mesures d’épaisseur de lard et de muscle long dorsal ont été effectuées par échographie chez 279 cochettes sino-européenne, à l’arrivée et à la sortie de quarantaine d’une durée de 35 jours, puis 25 jours plus tard, lors de l’injection de la première dose d’altrénogest, et encore 24 jours plus tard, à l’IA (18 jours de traitement et attente de 6 jours avant insémination).

Impact sur la fertilité

Les résultats montrent que le gain d’épaisseur de muscle dorsal durant la quarantaine est négatif, de 2,3 mm en moyenne, chez les jeunes truies à chaleur tardive, c’est-à-dire survenant 8 jours ou plus après la fin du traitement altrénogest. En revanche, ce gain est positif, de 2,3 mm en moyenne également, chez celles dont les chaleurs sont précoces, survenant 5 jours ou moins après le traitement. Cette différence est significative (p < 0,10). Ainsi, les cochettes en quarantaine et en phase d’attente de traitement ne doivent pas être carencées afin de ne pas dégrader leur état corporel, ce qui aurait des répercussions négatives sur la fertilité.

Impact sur la prolificité

De plus, les truies ayant une prolificité élevée, de 15 porcelets ou plus, sont plus lourdes au moment de l’IA, avec un poids de 139,9 kg en moyenne que celles ayant donné naissance à moins de 12 porcelets (136 kg en moyenne, p < 0,10). Le poids moyen de celles qui ont 13 ou 14 porcelets est de 137 kg. L’épaisseur de lard dorsal au moment de l’insémination et le gain de muscle dorsal n’ont pas d’effet significatif sur la prolificité.

En revanche, le gain d’épaisseur de lard dorsal entre le début du traitement altrénogest et l’IA est important. Il est, en effet, de 1,6 mm en moyenne chez les cochettes les plus prolifiques et significativement moins élevé chez les moins prolifiques (1,2 mm, p < 0,05). Ce gain est de 1,5 mm en moyenne chez les animaux qui ont donné naissance à 13 ou 14 porcelets.

Bilan

Ces résultats confirment le rôle favorable du tissu adipeux sur les performaces de reproduction. Ainsi, la suralimentation des cochettes entre le début du traitement altrénogest et l’IA est justifiée.

Cette étude montre l’intérêt de prendre en compte la notion de dynamique de croissance des cochettes avant l’IA, dans le but d’atteindre le profil de développement corporel optimal à l’insémination.

  • 1 Jupin A., Durand A., Solignac T. Améliorer les performances de reproduction des cochettes par la gestion de la dynamique de croissance avant l’insémination artificielle. Journées Rech. Porcine. 2015;47:151-152.

  • 2 Notamment : Le Cozler Y., Caugant A., Roy H. et coll. Influence des réserves corporelles de la jeune truie sur sa carrière future. Journées Rech. Porcine. 2004;36:423-428.

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