Surprise !

En cette fin du mois de septembre, le Sénat poursuivait l’examen du projet de loi de modernisation du système de santé, adopté en première lecture par l’Assemblée nationale. Un terreau sans doute propice au retour des lobbies, ce qui tranche avec les traditionnelles surprises de la rentrée. Cette lecture au Sénat aura permis de nouvelles tentatives de putschs fomentés par les lobbies pro-découplage. Des sénateurs ont subrepticement introduit des amendements pour le moins toxiques : pas moins que le souhait d’un découplage de la prescription et de la délivrance du médicament vétérinaire, tout comme celui de l’interdiction de prescription des antibiotiques d’importance clinique, via l’amendement 236.

La rentrée était, en effet, à la reprise des actions visant à influencer les décisions, avec des attaques plus ou moins grossières, telles que le sondage proposé sur Avaaz.org, destiné à appuyer la demande de découplage au moment des discussions au Sénat. Dans tous les cas, l’entreprise a consisté à surfer sur la peur collective des antibiotiques, des viandes contaminées, des “fermes-usines”, etc.

Ironie des calendriers, notre confrère Gérard Larcher était, fin septembre, à Vichy (Allier) chez le sénateur Claude Malhuret. L’occasion pour le Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral de porter le message en direct. Finalement, l’amendement 236 a été retiré avant son passage en lecture.

Ces attaques ne sont pas les premières et ne seront sans doute pas les dernières. Elles pourraient ressurgir lors de la lecture prochaine du projet de loi de santé à l’Assemblée. Une menace à minimiser toutefois, car le projet, qui ne recueille notamment pas l’adhésion du ministère de l’Agriculture, aura du mal à trouver grâce aux yeux de la majorité.

Un autre amendement aussi maladroit que le 233 a également été retiré : il portait sur l’objectif de réduction de 25 % des usages d’antibiotiques, qui ciblait l’activité thérapeutique des molécules utilisées au lieu du tonnage.

Enfin, un autre amendement, adopté celui-là, avait été déposé par notre confrère François Patriat. Plusieurs notions différentes y sont amalgamées : suivi de soins, prescription sans ordonnance, etc.