Utilisation du miel pour la cicatrisation - La Semaine Vétérinaire n° 1641 du 11/09/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1641 du 11/09/2015

CONFÉRENCE

Pratique canine

FORMATION

Auteur(s) : Gwenaël Outters*, Patrick Conesa**

Fonctions :
*Praticien à Corbas (Rhône)

L’utilisation thérapeutique du miel est ancestrale. Elle a pourtant été abandonnée avec l’apparition des antibiotiques, après la Seconde Guerre mondiale. Ses propriétés sur la cicatrisation des plaies en médecine humaine ont été mises en évidence au sein du CHU de Limoges à partir des années 1980. L’efficacité du miel de thym ou de lavande a été validée sur plus de 3 000 patients. Depuis, de nombreuses études ont été menées sur les caractéristiques physicochimiques du miel à l’origine de son efficacité dans le traitement des plaies.

PROPRIÉTÉS

Le miel est une substance acide (pH 3 à 5), ce qui est défavorable à la prolifération bactérienne. Il présente une forte osmolarité et capte l’eau des tissus, notamment ceux qui sont nécrosés. Il assèche ainsi les suppurations. Sa forte activité enzymatique, couplée à l’acidification progressive du milieu par la transformation des sucres, bloque la multiplication des bactéries.

COMPOSITION

La composition du miel en fait un produit à activité naturellement antibactérienne. Il contient :

– du dicarbonyl méthyloxal, un antibactérien naturel ;

– des enzymes type glucose-oxydase. Elles libèrent des peroxydes et ont, de ce fait, une activité antibactérienne. Il a été montré que la concentration en eau oxygénée induite était suffisante à la désinfection des plaies, à l’établissement d’un débridement autolytique et à la granulation de la plaie, sans avoir les effets toxiques des radicaux hydroxyles à trop forte concentration ;

– de l’acide phénol et des flavonoïdes, à activité anti-inflammatoire, antioxydante et inhibitrice du nuclear factor kappa B.

MODE D’ACTION

Le miel agit essentiellement sur la phase de prolifération au cours de laquelle il apporte un effet émollient, réhydratant et régulateur du pH. Il stimule la production de cytokines pro-inflammatoires nécessaires au processus de cicatrisation, ce qui induit et favorise la réépithélialisation. Au cours de la phase inflammatoire initiale, il diminue la prolifération des cellules inflammatoires sur le site. Enfin, il limite la rétraction tissulaire. Le miel a montré son efficacité in vitro sur des bactéries comme S. aureus ou Pseudomonas. Outre ce pouvoir antibactérien, l’avantage de cette substance est qu’elle n’induit pas de résistance bactérienne.

UTILISATION PRATIQUE

Il existe des présentations, notamment de miel de manuka, plante de la famille de l’arbre à thé, dont les propriétés antibactériennes sont encore plus puissantes que les miels d’autres sources florales. Cependant, l’application de miels commerciaux de bonne qualité est envisageable (miel de thym par exemple, plus riche en antioxydants que celui de lavande). Le produit sera alors conditionné dans de petits flacons (5 à 10 ml) à usage unique. « Il est préférable d’avoir recours à des présentations pratiques et ayant fait preuve d’efficacité », conseille Patrick Conesa. Il recommande l’utilisation d’Activon®, composé de miel de manuka, qui se présente sous forme de tube ou de compresses imprégnées. Ces dernières sont assez rigides et nécessitent d’être légèrement réchauffées (entre les mains) pour leur donner un peu de souplesse avant application. La forme pommade est davantage indiquée pour les petites plaies. Les compresses sont plus faciles d’utilisation sur les plaies étendues, atones, sales ou qui font suite à une chirurgie. Les pansements sont renouvelés une fois par jour. « L’effet sur l’absorption des sécrétions et des impuretés et sur la réépithélialisation est spectaculaire », indique le conférencier.

ATTENTION AUX “FAUX” MIELS

Le miel connaît une définition légale mais est un produit actuellement galvaudé. La plupart des miels vendus par la grande distribution proviennent de pays de l’Est et ne répondent pas à cette définition. Outre l’ajout de sirop de saccharose dans le produit fini, la technique même de production est parfois frauduleuse (utilisation de ruches “sur-nourries” au sirop avec lesquelles les abeilles produisent du sirop de sucre et non du miel). Ils n’ont aucune activité thérapeutique.

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