Le virus West Nile détecté en France

Les symptômes étaient apparus à la mi-août chez plusieurs chevaux, près du parc naturel régional de Camargue. Les résultats de laboratoire ont confirmé que les troubles neurologiques étaient dus au virus West Nile. La période actuelle est, en effet, considérée à risque, en raison des températures et de l’hygrométrie favorables au développement du virus chez le moustique. Ce qui motive d’ailleurs la mise en place d’une surveillance épidémiologique accrue en été et à l’automne.

Le premier foyer (Bouches-du-Rhône) concerne un lusitanien de 3 ans présenté pour ataxie, atteinte de l’état de conscience et décubitus. L’animal a dû être euthanasié, compte tenu de la détérioration de son état. Une soixantaine d’autres chevaux ibériques, situés à proximité, font actuellement l’objet d’une surveillance et d’analyses.

Le deuxième foyer (Gard) concerne une jument anglo-arabe. Elle présentait des troubles du comportement, une parésie, un décubitus et une hyperthermie. Son état s’est aggravé, avec la survenue de convulsions. Cette jument a aussi été euthanasiée. Une quinzaine d’équidés de races anglo-arabe et selle français du même élevage sont actuellement sous surveillance. Trois autres équidés ont des symptômes compatibles.

La fièvre du Nil occidental : une zoonose

La fièvre du Nil occidental, appelée aussi West Nile, est une arbovirose. Le virus est transmis par les moustiques au sein des populations d’oiseaux. L’homme et le cheval sont des hôtes sensibles, mais accidentels. Ils constituent des culs-de-sac épidémiologiques. Les signes cliniques vont de formes asymptomatiques à des cas de mortalité. Ils incluent des troubles nerveux, des tremblements, une hyperthermie, une ataxie et un décubitus. La symptomatologie peut être plus fruste.

La prévention contre le virus

Le virus West Nile a été détecté pour la première fois en France, dans les années 1960, en Camargue. Les derniers cas remontent à avril 2007. Ce virus fait l’objet d’une préoccupation croissante en Europe et en France, alors que les changements climatiques sont favorables au développement des moustiques Culex, qui constituent un des agents majeurs de la transmission de cette maladie vectorielle. Des cas humains et équins avaient également été recensés il y a 15 ans dans le sud de la France. L’année 2000 avait été particulièrement marquée par le nombre d’animaux atteints, avec 20 morts parmi les 76 chevaux touchés. Les praticiens et le Réseau d’épidémiosurveillance en pathologie équine (Respe) restent mobilisés.

Cette zoonose, danger sanitaire de catégorie 1, est réglementée et la déclaration de foyer fait l’objet de mesures particulières : enquête épidémiologique, tests, etc. En outre, depuis près de 15 ans, un système de surveillance a été mis en place dans le Sud, dont le contrôle de la mortalité des oiseaux (réservoir principal du virus) de début juin à fin novembre. Plusieurs pays voisins de la France déclarent des foyers (Italie, Grèce, Espagne, etc.), l’Hexagone n’est donc pas à l’abri de cas. La vigilance est d’autant plus accrue que le virus affecte aussi l’homme et présente un risque réel. La possibilité de prévention vaccinale existe chez les équidés depuis 2009. Deux vaccins sont à la disposition des confrères : Equip^® WNV (Zoetis) et Proteq^® West Nile (Merial).