Bruxelles débloque 500 millions d’euros…Oui, mais… - La Semaine Vétérinaire n° 1641 du 11/09/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1641 du 11/09/2015

CRISE DE L’ÉLEVAGE

PRATIQUE MIXTE

L’ACTU

Auteur(s) : Nathalie Devos

Jugées floues, les mesures annoncées par la Commission européenne, principalement pour les producteurs laitiers et porcins, sont loin de satisfaire éleveurs et politiques.

Plutôt décevant. Tel est le constat des quelque 7 000 agriculteurs qui ont, cette fois, manifesté leur colère à Bruxelles, et des représentants de plusieurs États membres face aux mesures annoncées par la Commission européenne, à l’issue du Conseil européen des ministres de l’Agriculture, le 7 septembre dernier. Sa principale annonce : une aide d’urgence de 500 millions d’euros, sans qu’aucune répartition claire en fonction des États et/ou des secteurs n’ait toutefois été précisée. La Commission déclare simplement que cette aide bénéficiera aux États, « selon l’impact de la crise, la taille du cheptel et les prix des productions », et suggère « de donner la priorité aux éleveurs laitiers » qui, selon elle, « sont les plus impactés par la crise actuelle ». Dans son plan d’aide, Bruxelles propose d’une part de soutenir le stockage privé du lait et de la viande de porc, d’autre part des subventions supplémentaires pour le budget 2016 affecté à la promotion des produits de terroir européens à l’exportation vers les pays tiers.

Pas d’accord sur le prix du lait

En revanche, malgré les demandes des agriculteurs et de plusieurs États membres, dont la France, la Commission juge inutile de relever le prix d’intervention (tarif, fixé par la Commission, auquel les États membres peuvent acheter le lait aux exploitants lorsque ces derniers sont en difficulté). Bruxelles a écarté l’idée de relever ce prix sous prétexte que « cela pèserait sur la compétitivité de l’Union pour les 10 % (ou plus) de la production laitière qui doivent être exportés, et que cela ne jouerait de toute façon pas en faveur d’un retour à l’équilibre ». La hausse du prix d’intervention ne fait pas l’unanimité chez les Européens : l’Allemagne, le Royaume-Uni ou les Pays-Bas, par exemple, n’y sont pas favorables, argumentant que « relever ce prix d’intervention donne un mauvais signal à la filière, encourageant les agriculteurs à maintenir leur production, alors qu’il faudrait qu’ils la réduisent ». Par ailleurs, pour la Commission, il n’est pas question de revenir sur la fin des quotas laitiers, intervenue fin mars 2015.

L’impasse sur l’embargo russe ?

Pas un mot non plus concernant l’embargo russe impactant notamment la filière porcine. La Commission reste ferme : « L’Union doit rester unie à l’égard de Vladimir Poutine, elle ne soutiendra pas les initiatives individuelles d’un État membre, qui servent la stratégie de désunion de l’Europe poursuivie par Moscou. »

Déceptions de toutes parts

« Rapportées à chaque éleveur, soit quelques centaines d’euros, les aides directes proposées par Bruxelles ne constituent qu’un saupoudrage de l’argent public », déplore Michel Dantin, eurodéputé spécialiste des questions agricoles. Quant à notre ministre de tutelle, il se dit aussi très déçu et entend des réponses plus claires de Bruxelles (encadré). En attendant, une nouvelle réunion des ministres européens de l’Agriculture est prévue le mardi 15 septembre.

LES DÉCLARATIONS DE NOTRE MINISTRE

« Aucune décision ne peut être prise car rien n’est clair de la part de Bruxelles. »

À l’issue du Conseil européen des ministres de l’Agriculture, le 7 septembre, Stéphane Le Foll a fait part de ses interrogations et déceptions :

Doute sur l’origine des 500 millions d’euros : « S’ils viennent des fonds de gestion de la crise européenne, c’est donner d’un côté pour en reprendre de l’autre. La Commission devra être plus claire à ce sujet. »

Embargo sanitaire russe : « Rien n’est encore réglé, or il faut débloquer l’embargo sanitaire russe sur les produits européens (porcins notamment) au plus vite pour désengorger le marché européen ! »

Relèvement du prix d’intervention sur le lait : « Je pense, au contraire de la Commission, que ce serait une mesure efficace et la moins onéreuse pour l’Europe, à moyen terme, d’écouler ses excédents. »

Politique de stockage : « Sur le lait en poudre, j’attends plus de clarté de la part de Bruxelles concernant la proposition de stockage, car si, par la suite, une baisse de prix est envisagée, quel est, pour les entreprises, l’intérêt d’une telle mesure ? »

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