Élevages : regards croisés entre responsables de groupements et citoyens - La Semaine Vétérinaire n° 1639 du 28/09/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1639 du 28/09/2015

CONFÉRENCE

Pratique mixte

FORMATION

Auteur(s) : Christine Roguet*, Lorenza Richard**

Fonctions :
*Ifip, Institut du porc au Rheu
(Ille-et-Vilaine).
Article rédigé d’après les posters
présentés lors des 47es journées
de la recherche porcine à Paris,
les 3 et 4 février 2015

Des façons différentes de penser l’élevage de porcs entre les citoyens et des responsables de groupements ont été révélées par deux enquêtes réalisées par les étudiants d’Agrocampus Ouest (Rennes, Ille-et-Vilaine).

Attente sociale de bien-être animal

Une première enquête menée auprès de 1 083 élèves de terminales en janvier 2014 montre que le bien-être animal est leur première préoccupation (80 % d’entre eux), bien devant l’environnement (54 %). Deux tiers des sondés gardent une perception plutôt positive du métier d’éleveur, mais seulement 44 % ont une « bonne » ou une « très bonne image » de l’élevage. Ses impacts sur l’environnement sont considérés comme étant largement négatifs, en particulier sur l’eau. Les effets sur les paysages, le tourisme et la biodiversité sont jugés plus positivement.

Les conditions de vie des animaux sont perçues comme « mauvaises » à « très mauvaises » en élevage porcin par 50 % des jeunes. Enfin, si 75 % des lycéens pensent que l’usage des médicaments en élevage est réglementé, la moitié d’entre eux estiment que l’émergence de nouvelles maladies chez l’homme est liée à l’élevage. Ces résultats sont toutefois à nuancer, avec une répartition en trois groupes. Les avis sont, en effet, neutres chez 50 % des sondés, soit les trois quarts des filles vivant en zone périurbaine et sans lien avec l’élevage. Ils sont très positifs chez 17 % des jeunes interrogés, des garçons en lien avec le milieu rural pour plus de la moitié, et, en revanche, très négatifs chez 33 % d’entre eux. Ces derniers, qui vivent souvent en milieu urbain, sont 93 % à juger le bien-être animal en élevage « très mauvais ».

Une attente sous-évaluée ?

Une seconde enquête a été réalisée fin 2013 auprès de 11 dirigeants de sept groupements de producteurs (six dans le Grand Ouest et un dans le Centre). Dix pensent que les attentes sociétales concernent d’abord l’environnement. Les nombreuses critiques envers la filière, portées le plus souvent par des associations de protection des animaux ou de l’environnement, sont déplorées, notamment les a priori en lien avec les odeurs (“ça pue, donc ça pollue”). Ils insistent sur le respect des normes réglementaires imposées en matière d’impact environnemental. Ils soulignent les efforts de la filière pour la santé, concernant, entre autres, la réduction des antibiotiques, considérés comme une autre attente sociétale. Ils cherchent des alternatives à ces traitements, notamment des vaccins et un label “porc sans antibiotiques”, commercialisé par l’un des groupements de l’étude.

Un seul dirigeant cite en premier le bien-être animal comme préoccupation de la société par rapport à l’élevage. Ce sujet est mal compris par le grand public qui ignore les raisons de pratiquer la caudectomie ou la castration. De plus, les responsables rencontrés jugent l’approche du bien-être animal souvent anthropomorphique. Ils justifient certains actes, la caudectomie par exemple, comme « un mal pour un bien ». Enfin, leurs actions de communication, portes ouvertes par exemple, révèlent que les visiteurs des élevages sont « agréablement surpris par les conditions de vie des animaux ». Sur le bien-être animal, deux stratégies de communication sont évoquées : faire profil bas ou, au contraire, informer le consommateur pour prévenir les crises. Enfin, si tous considèrent qu’un logo « Le porc français » est nécessaire pour indiquer l’origine française de la viande, ils n’envisagent pas d’essor des ventes de porcs biologiques ou sous labels. Pour certains, il n’existe qu’un seul modèle gagnant : le système productif, qui permet d’assurer un prix abordable pour la majorité des consommateurs.

En définitive, si les responsables rencontrés semblent percevoir que ce qui est rejeté est le modèle intensif et industriel de production, ils n’envisagent pas sa remise en cause et le défendent par des arguments techniques et rationnels. Or, ces arguments ne sont pas entendus car les controverses témoignent de visions différentes de l’élevage, et au-delà de la société. Un projet de recherche est en cours pour identifier les déterminants, les enjeux et les conséquences des controverses et permettre aux acteurs de la filière de mieux y prendre part.

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