Que pensez-vous du système d’admission dans les facultés vétérinaires belges ? - La Semaine Vétérinaire n° 1638 du 10/07/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1638 du 10/07/2015

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FORUM

Auteur(s) : Serge Trouillet

Je suis indigné par le tirage au sort

OLIVIER LEGAY (N 93) Praticien rural à Legé (Loire-Atlantique).

D’un point de vue strictement professionnel, que les vétérinaires soient formés en France ou à l’étranger n’est pas un problème en soi, dès lors qu’ils présentent des compétences suffisantes pour exercer le métier. Du reste, je n’ai pas observé personnellement de lacunes spécifiques chez de jeunes confrères ayant obtenu leur diplôme en Belgique. Ce qui m’indigne, toutefois, c’est le système de tirage au sort pour sélectionner, en Belgique, les étudiants non résidents. Il s’agit de limiter leur nombre, ce que je comprends volontiers. L’État belge ne peut en effet prendre à sa charge les frais de formation d’étudiants majoritairement français qui reviendront en France sitôt leur diplôme obtenu. Quoi qu’il en soit, c’est un très mauvais signal que l’on adresse à ces jeunes adultes. Ils reçoivent comme message que le fait de travailler dur pour passer le concours afin d’exercer une profession qui leur plaît ne sert à rien puisque c’est la chance qui en décidera ! Ce n’est pas ainsi qu’on les responsabilise. Il est tout de même plus équitable de donner une prime aux plus méritants, et le concours d’entrée a cette vocation.

Il est à la croisée des chemins

PATRICIA LARDINOIS (LIÈGE 83) Praticienne canine à Honfleur (Calvados).

Toute la difficulté, pour les facultés vétérinaires belges, tient à l’absence d’un concours d’entrée, comme c’est le cas pour les écoles françaises. Il s’est ensuivi un afflux de non-résidents, essentiellement des Français qui contournent l’âpreté du concours chez eux. Avant 2006, moins de 10 % des vétérinaires en fin de master étaient belges ! Des diplômés majoritairement français qui reviennent en grand nombre dans leur pays puisqu’en 2013, 39 % des nouveaux inscrits à l’Ordre français étaient issus d’écoles vétérinaires non françaises, essentiellement belges. Depuis quelques années, la Belgique a obtenu une dérogation au principe de la libre circulation des personnes afin de ramener le nombre de non-résidents à 30 % par tirage au sort, sans parvenir à endiguer le phénomène. Le concours proposé en fin de première année, comme c’est déjà le cas en médecine et en dentisterie, sera-t-il une solution ? L’augmentation actuelle des étudiants en master entraîne des problèmes de formation par manque de moyens, d’infrastructures et d’encadrants. Des décisions semblent vouloir être prises. Ce système d’entrée dans les facultés vétérinaires belges est sans doute à la croisée des chemins.

Trop d’étudiants, pas assez de pratique

PIERRE PAILLASSOU (T 84) Praticien canin à Orléans (Loiret).

Ce tirage à la loterie me paraît tout à fait insolite. Il ne tient absolument pas compte du niveau et de la motivation des étudiants. C’est tellement injuste, au vu des efforts que doivent fournir les jeunes en classe préparatoire, qui sont confrontés à un numerus clausus très sélectif. Rien ne vaut le mode de sélection au mérite. J’ai récemment eu l’exemple d’un étudiant d’une faculté vétérinaire belge qui terminait ses études chez nous par un stage de quatre mois ; il avait eu la chance d’être tiré au sort, et il n’aurait manifestement jamais pu entrer simplement en classe préparatoire. Il en était conscient, et c’est pour cela qu’il était parti en Belgique. Par ailleurs, les effectifs pléthoriques de ces facultés ne permettent pas de dispenser un enseignement de qualité, notamment dans sa dimension pratique. On ne peut pas se satisfaire, en chirurgie, de castrations ou d’ovariectomies ! Comment cette problématique sera-t-elle traitée ? Même les enseignants ne sont pas d’accord pour réduire le nombre d’étudiants grâce à un concours en fin de première année, car les moyens sont alloués en fonction de ce nombre et qu’ils risqueraient donc, à ce compte, de diminuer drastiquement.

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