La dermatite estivale récidivante - La Semaine Vétérinaire n° 1637 du 03/07/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1637 du 03/07/2015

CONFÉRENCE

Pratique mixte

FORMATION

Auteur(s) : Didier Pin*, Sophie Paul-Jeanjean**

Fonctions :
*Diplomate ECVD, spécialiste en dermatologie vétérinaire, maître de conférences en dermatologie à VetAgro Sup. Article rédigé d’après une présentation faite lors des journées nationales des GTV à Nantes, en mai 2015.

La dermatite estivale récidivante (DER) et les ectoparasitoses du cheval sont des dermatoses généralement prurigineuses, caractérisées par un prurit inaugural, le symptôme dominant et essentiel, et par des lésions cutanées primitives évocatrices ou uniquement par des lésions secondaires dues au grattage.

Clinique

La DER est, en général, saisonnière, intéressant plutôt la ligne supérieure du corps, observée chez certains individus apparemment prédisposés, due à une réaction d’hypersensibilité aux piqûres d’insectes (essentiellement du genre Culicoides). C’est une affection cosmopolite. La période d’expression clinique correspond à celle d’activité des insectes responsables, classiquement, de mi-juin à mi-septembre, mais elle peut varier selon le lieu géographique. La DER revient chaque année et s’aggrave au fil des ans, jusqu’à devenir pérenne. Les cas de guérison spontanée sont exceptionnels. Son incidence varie selon les races de chevaux, voire selon les familles. Les races de poneys semblent prédisposées, ainsi que certaines familles de pur-sang arabes. La pathogénie ferait intervenir des réactions d’hypersensibilité, de types I et IV, à des allergènes vraisemblablement salivaires de Culicoides, principalement, mais aussi d’autres insectes. La DER peut apparaître dès l’âge de 2 ans. Le plus souvent, elle se développe avant 4 ans, après quelques saisons de pâture. Les individus qui vivent à l’extérieur en permanence présentent des signes cliniques plus marqués, apparaissant 8 jours après l’exposition aux piqûres. Le prurit, primitif et intense, est localisé, le plus souvent, à la région dorsale. Il concerne d’abord le bord supérieur de l’encolure et la base de la queue, puis s’étend à toute la ligne du dessus, s’en écartant, latéralement, avec une certaine symétrie (crinière, garrot, épaules, croupe et base de la queue). Parfois, le front et les pavillons auriculaires sont atteints, plus rarement l’auge et l’abdomen (ligne blanche) ainsi que la face interne des membres, en particulier postérieurs. Les lésions primitives sont de l’érythème et des papules non folliculaires excoriées. Quant aux lésions secondaires, il s’agit de squames, d’une lichénification, de croûtes, d’érosions et d’ulcères, associés à des dépilations avec épaississement cutané et formation de plis. Une pyodermite bactérienne secondaire est fréquente. Des signes généraux, tels qu’une perte de poids et de la nervosité, peuvent être observés.

Diagnostic

Le diagnostic repose sur l’anamnèse, l’examen clinique et l’efficacité de l’épreuve de soustraction aux piqûres d’insectes. Les examens complémentaires (raclages cutanés, cytologie de pus et de surface) servent au diagnostic différentiel et donnent des éléments qui étayent le diagnostic. L’absence d’extraits standardisés de Culicoides disponibles dans le commerce, en Europe, interdit la réalisation de tests cutanés. Le dosage d’immunoglobulines E (IgE) sériques spécifiques de différents insectes est proposé par certains laboratoires, mais la sensibilité et la spécificité de ces dosages sont faibles. Le diagnostic différentiel inclut l’ensemble des dermatoses prurigineuses du cheval.

Traitement

Le traitement repose, d’une part, sur toutes les mesures permettant de soustraire l’individu atteint aux piqûres d’insectes et, d’autre part, sur le traitement anti-inflammatoire et antiprurigineux de l’animal malade. Il est possible de rentrer les chevaux à l’aube et au crépuscule, voire en permanence. Les signes disparaissent en 3 semaines après soustraction aux piqûres. La pose de moustiquaires à mailles très fines aux fenêtres des bâtiments, la mise en place de ventilateurs en face des principales ouvertures ou le port, par les animaux, de couvertures de protection et l’application d’insecticides topiques sont également possibles. Le traitement anti-inflammatoire peut être topique ou systémique. Les antihistaminiques n’offrent pas de soulagement. Seuls les corticoïdes ont une efficacité bien établie.

Retrouvez le tableau du diagnostic différentiel associé à cet article sur http://bit.ly/1U7aD01.

Didier Pin Diplomate ECVD, spécialiste en dermatologie vétérinaire, maître de conférences en dermatologie à VetAgro Sup. Article rédigé d’après une présentation faite lors des journées nationales des GTV à Nantes, en mai 2015. Le prurit primitif est localisé sur le bord supérieur de l’encolure.© SOPHIE PAUL-JEANJEAN
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