Vous avez rejoint une chaîne de cliniques. Quel bilan en tirez-vous ?

Du travail mais pas de possibilité d’évolution

SIMON CATTOEN Praticien dans une clinique mixte à prédominance canine à Vire (Calvados).

J’ai rejoint la chaîne Mon Véto en juillet 2013. Ma compagne, qui est également vétérinaire, et moi l’avons intégrée car il y avait du travail. En termes de pratique professionnelle, cela ne change strictement rien. Nous sommes soumis aux mêmes conditions d’exercice, propres à notre profession, que l’ensemble des praticiens. Nous ne bénéficions, par exemple, d’aucune facilité pour avoir un remplaçant et nous nous organisons pour cela avec les cinq autres confrères des cliniques de Condé-sur-Noireau et de Vassy. De même, en matière de formation, il n’y a pas d’obligation supplémentaire par rapport à celles réglementaires. En revanche, nous recevons des conseils sur la ligne directrice à suivre lors de consultations. Les appliquer n’est en aucun cas obligatoire, mais cela permet d’être le plus efficace et le plus complet possible, et d’avoir des pratiques similaires au sein du réseau. L’inconvénient, dans l’état actuel, est l’absence de possibilité d’association. Si j’étais salarié dans un autre type de structure, une offre d’association pourrait se profiler. Aujourd’hui, il ne m’est offert aucune possibilité de cet ordre.

Mettre le pied à l’étrier

DAMIEN LAMORINIÈRE Praticien canin à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne).

Diplômé en octobre 2011, j’ai fondé la Selas¹ VH avec Family Vets en janvier 2012 à Choisy-le-Roi. J’ai donc eu la chance d’être associé dès la sortie de l’école, ce qui m’a donné un bon coup de pouce. D’une part, il est plus aisé d’obtenir le soutien des banques. Nous avons ouvert une seconde structure à Thiais six mois plus tard et sans le soutien porteur et financier du réseau, cela aurait été difficile. D’autre part, le groupement permet la mise en place rapide de process, tels que les relances modernes, et d’acheter des médicaments et du matériel dans le cadre de contrats négociés pour l’ensemble du réseau. Il n’y a donc pas besoin de démarcher les laboratoires et les prix sont avantageux.

Cependant, il importe de ne pas se recroqueviller dans le groupe, de ne pas se cantonner à ce que propose ce dernier et de garder un œil sur ce qui se passe à l’extérieur. J’ai, pour ma part, quitté Family Vets en octobre 2014 car je m’estimais ralenti dans ma volonté de faire évoluer mes structures. Faire bouger les choses dans sa clinique revient à déplacer un paquebot, puisqu’il faut l’autorisation du groupe, puis harmoniser dans les autres structures de la chaîne. Cela représente un frein pour ceux qui souhaitent se moderniser plus rapidement.

L’autonomie conjuguée au confort

AUDREY MOIZAN Praticien canin à Talence (Gironde).

J’ai rejoint VetOne car cela me permet d’exercer en tant que collaboratrice libérale. C’est un bon compromis entre le salariat et le statut libéral. J’échappe donc à toutes les contraintes inhérentes aux fonctions de chef d’entreprise. C’est un réel confort, et c’est plus stimulant que d’être salariée.

Même en faisant partie d’un groupe, je garde une grande autonomie et mon indépendance par rapport à mon métier. Aucune standardisation de prise en charge n’est imposée. Je conserve donc ma liberté de pensée et d’exercice. De plus, faire partie d’un groupe permet aux différentes équipes réparties dans les cliniques d’échanger. Ainsi, nous ne sommes pas isolés, chacun dans notre coin. Au sein même de la structure, nous avons tous le même statut et l’ambiance s’en ressent positivement. Nous bénéficions également d’une enveloppe de formation annuelle largement suffisante pour couvrir nos besoins, ainsi que d’outils non négligeables. Je pense notamment aux divers moyens de communication (SMS, e-mails, courriers personnalisés, plaquettes d’information, etc.) : tout est déjà pensé et mis en place. C’est un gain de temps considérable et cela nous permet de nous concentrer sur notre cœur de métier : la médecine vétérinaire.

• 1 Société d’exercice libéral par actions simplifiée.