RevelNAC, un réseau de vétérinaires NAC pour une meilleure offre de soins

Même si la discipline attire de plus en plus de jeunes diplômés, les vétérinaires avec un exercice exclusivement (ou quasi-exclusivement) NAC ne représentent encore qu’un faible effectif dans l’Hexagone. Ainsi, « nous nous connaissons tous et échangeons régulièrement autour de nos pratiques lors des congrès, par téléphone ou mails groupés », témoigne Adeline Linsart, qui exerce une telle activité au centre hospitalier vétérinaire Saint-Martin, près d’Annecy (Haute-Savoie). C’est que la discipline, récente, souffre encore d’un manque de données scientifiques et, par conséquent, d’une absence de standardisation des protocoles. « D’où l’idée de nous structurer et d’harmoniser notre approche clinique, applicable par les structures françaises¹. C’est ainsi qu’est né RevelNAC², sur le même modèle que Reovva³, que j’ai connu par l’intermédiaire de deux de mes associés », explique notre consœur, qui est aussi secrétaire de cette association loi 1901, constituée fin 2012.

Un positionnement autre que la formation continue

Si de nombreux membres de revelnac font aussi partie du bureau du genac⁴, il n’y a aucune concurrence entre les deux, leur positionnement étant tout autre. Le genac a pour vocation la formation continue des confrères, revelnac a pour objet d’élaborer et de mettre en place des référentiels techniques et des protocoles assurant une prise en charge optimale des animaux (notion de gold standard). Le groupe se réunit une fois par an pour deux jours d’échanges, chacun présentant une synthèse de la littérature scientifique disponible dans son domaine de prédilection. Lors de leur dernière assemblée générale en mai dernier, ils se sont, par exemple, accordés sur la visite d’achat idéale du perroquet. À terme, les membres du réseau souhaitent valoriser ce discours homogène sous la forme d’un label, auprès des confrères et du grand public. « non pas pour nous faire de la publicité, mais bien pour garantir le respect de bonnes pratiques », précise adeline linsart. Cela se concrétisera notamment par une plaque de membre et une charte anti-douleur à afficher en salle d’attente.

Une adhésion sur des critères drastiques

« Si l’association s’est formée à partir d’un réseau amical, son but est de s’étendre à tout praticien répondant à la charte qu’elle s’est fixée. Les idées neuves sont les bienvenues ! », souligne Adeline Linsart. Les critères d’adhésion rassemblent des exigences matérielles (endoscope rigide, Dremel©, accès facile à un scanner, etc.), des moyens humains (ASV formée), une expérience d’au moins cinq ans en pratique NAC quasi-exclusive, une formation continue active (participation à un congrès international au moins tous les deux ans), la publication d’articles ou la présentation de conférences et le respect du Code de déontologie. Tout nouveau membre doit être coopté par deux membres de l’association. « Un audit sur le lieu d’exercice du postulant est réalisé afin de s’assurer que la pratique du membre aspirant est conforme au cahier des charges et aux bonnes pratiques de RevelNAC », poursuit-elle. C’est ainsi que Pierre Ronot, praticien à Montpellier, a rejoint récemment le réseau : « Le maillage de confrères compétents en NAC constitué par RevelNAC permet à tout vétérinaire de garantir à ses patients une continuité et une qualité de soins constante à travers la France, grâce à l’homogénéisation des plateaux techniques, des bonnes pratiques et des procédures de soins. » Des critères que les membres souhaitent également mettre à profit pour réaliser des études cliniques multicentriques.

• 1 La majorité des publications sont anglo-saxonnes, avec des moyens humains et un arsenal thérapeutique différents de ceux disponibles en France.

• 2 Réseau des vétérinaires d’exercice libéral en nouveaux animaux de compagnie.

• 3 Réseau européen en ophtalmologie vétérinaire et vision animale.

• 4 Groupe d’étude des nouveaux animaux de compagnie de l’Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie (Afvac).