Rendre au vétérinaire son rôle de prescripteur et de conseiller - La Semaine Vétérinaire n° 1635 du 19/06/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1635 du 19/06/2015

ANTIPARASITAIRES

Pratique mixte

L’ACTU

Auteur(s) : Lorenza Richard

Le regard porté sur la prise en compte de la faune non cible dans la prescription des antiparasitaires au pâturage était le sujet de la table ronde organisée lors de l’atelier « Maîtrise du parasitisme des ruminants au pâturage et respect de l’environnement », animée par Emmanuel Thébaud (réseau Vet’el en Nord-Picardie).

Le premier débat concernant ce sujet a eu lieu il y a bientôt 30 ans. « À ce moment-là, il a été nécessaire de montrer le rôle des coprophages dans l’écosystème. Désormais, le débat n’est plus passionnel mais technique, car la prise de conscience est réelle », constate Jean-Pierre Lumaret, professeur à l’université Paul-Valery de Montpellier (Hérault).

Informer les utilisateurs d’antiparasitaires

La gestion du risque passe en premier lieu par une prescription adaptée : « Il est important de ne pas traiter de façon systématique ni massivement, donc de ne pas surprescrire, comme pour les traitements antibiotiques », conseille Marie-Laure Métayer (Direction générale de l’alimentation). Le vétérinaire doit également informer l’éleveur des effets des antiparasitaires sur l’environnement et conseiller les mesures de gestion adaptées pour les limiter. Toutefois, le problème qui se pose est que les éleveurs, notamment de chevaux, traitent souvent sans passer par le praticien, remarquent plusieurs intervenants.

Traiter trop ne protège pas mieux

« En traitant moins, les éleveurs ont peur d’obtenir de moins bonnes performances, alors qu’en traitant trop, on ne protège pas mieux », rappelle Philippe Camuset, de la commission parasitologie de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV). Christophe Roy, de la commission apicole de la SNGTV, explique que les apiculteurs utilisent souvent plusieurs traitements pour essayer d’éradiquer le varroa, avec des conséquences qui peuvent être néfastes sur leurs colonies et les produits de la ruche. Marie-Laure Métayer précise que l’apiculteur doit devenir un gestionnaire de son cheptel, comme un éleveur de bovins, en étant conseillé par le vétérinaire, notamment grâce à la visite sanitaire apicole. Pour elle, « il est important de repositionner le vétérinaire comme acteur qui a la compétence pour traiter. » Pour les ruminants, les chevaux comme les abeilles, le praticien doit ainsi se réapproprier sa fonction de conseil et de prescription, en se replaçant au centre du dispositif.

Initiatives en région Nord-Pas-de-Calais

Vet’el confie depuis début 2015 aux vétérinaires du Nord-Pas-de-Calais et de Picardie des plaquettes d’information à distribuer aux éleveurs pour les sensibiliser à ce sujet. Cela fait suite à une étude de l’impact sur l’environnement local des pratiques de maîtrise du parasitisme des bovins au pâturage. Elle a abouti, fin 2014, à la validation d’un protocole de suivi-conseil des élevages par le vétérinaire, adapté de l’audit en parasitologie proposé par la SNGTV. Ce système, qui repositionne le vétérinaire comme interlocuteur privilégié dans une démarche de conseils, pourrait être étendu à d’autres régions.

Le diagnostic au cœur du sujet

Loïc Guiouillier (commission environnement de la SNGTV) souligne que le diagnostic est au cœur du sujet. L’enjeu de demain est de s’informer de toutes les évolutions qui vont permettre d’être de plus en plus performants dans le diagnostic et de proposer de nouvelles solutions. « Le développement des médecines complémentaires est l’occasion de faire évoluer et de réévaluer nos pratiques », recommande-t-il. Des fonds seraient nécessaires pour étudier l’efficacité de ces méthodes, dont les mécanismes d’action sont inconnus, pour leur donner une certaine crédibilité.

Le manque d’études terrain à grande échelle en général est d’ailleurs déploré. Anne Vadon, responsable du parc naturel régional de Camargue, propose de créer des partenariats avec les 51 parcs naturels régionaux de France pour mettre en place des études. Les climats et les filières étant différents selon la région, ils peuvent, en effet, en étant liés à un territoire, apporter un appui précieux.

Ainsi, des enjeux nouveaux sont à appréhender dans un contexte agrobiologique, et la population le demande. Les tests écotoxicologiques intégrés dans les procédures d’autorisation de mise sur le marché des antiparasitaires permettront de limiter ce risque environnemental. « Il ne faut plus attendre mais agir maintenant », conclut Jean-Pierre Lumaret.

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