Les opportunités de carrières en santé publique

La séance du 9 juin de la Société vétérinaire pratique de France (SVPF), organisée au Val-de-Grâce à Paris, a été l’occasion de faire le point sur les métiers et les carrières en santé publique vétérinaire. Faut-il rappeler que de nombreuses opportunités s’offrent aux confrères aussi bien dans le secteur de la santé animale, dans les affaires réglementaires, que dans le domaine de la pharmacovigilance et de l’épidémiologie ? Peut-être bien. Une diversité de métiers dans les entreprises du médicament vétérinaire, un marché en croissance, s’ouvre à la profession : vétérinaire clinicien, responsable en pharmacovigilance, responsables études, affaires réglementaires ou développement produits biologiques, directeur unité animale, coordinateur de projets R & D, etc.).

Les perspectives d’embauche dans la production de médicaments

Arnaud Deleu, directeur des affaires économiques et de la formation du Syndicat de l’industrie du médicament, a rappelé que le marché mondial du médicament vétérinaire pesait 17,7 milliards d’euros en 2013, l’Europe de l’Ouest étant le deuxième marché (avec un chiffre d’affaires de 4,3 milliards d’euros), après l’Amérique du Nord. Pourtant, certains parcours dans la production de médicaments vétérinaires se font rares, aujourd’hui. Aussi des profils recherchés ne sont pas toujours investis par les vétérinaires : responsables qualité ou technique régional, directeurs technique ou médical, chef de zone export. Arnaud Deleu rappelle que l’on recrute en R & D (postes de chefs de projet), en assurance qualité (où les vétérinaires, les pharmaciens et les biologistes sont en concurrence), dans le développement des médicaments, enfin en marketing des produits de santé.

Hervé Gomichon (T 89), directeur qualité et environnement durable au groupe Carrefour, a fait part de sa propre expérience et des possibilités qui s’offrent aux vétérinaires. Il a rappelé leurs points forts à valoriser notamment dans l’industrie agroalimentaire, tels que leur capacité à intégrer des sujets complexes et leur rapidité à prendre des décisions. Actuellement à la tête d’une équipe de 200 personnes, il recherche des vétérinaires avec une approche méthodique et une rapidité de perception. Pour lui, « les mots biologiques appliqués à l’entreprise sont innombrables ».

« Un acteur de la politique locale »

Enfin, Marc Leclercq, praticien, a développé dans sa région du Perche une activité de conseil, à la suite d’une inspection des services sanitaires dans sa commune. Exercer et conseiller divers acteurs de sa commune tels que le maire pour la restauration collective, être présent dans la chaîne de maillage sanitaire est à ses yeux indispensable : « Les cibles sont multiples, allant du maire aux divers commerçants, en passant par les éleveurs. Le vétérinaire conseille et forme ces acteurs notamment en termes d’hygiène alimentaire, de démarche qualité et de bien-être animal. Le vétérinaire devient ainsi un acteur de la politique locale ». Il serait, pour l’heure, le seul praticien en France à fournir ce type de prestations. Enfin, Dominique Grandjean, chef du département élevage, pathologie équidés et carnivores (École nationale vétérinaire d’Alfort) et colonel à la brigade cynotechnique des sapeurs-pompiers de Paris, a présenté l’unité opérationnelle militaire de France, avec quatre vétérinaires réservistes (intervenant 24 heures sur 24, 365 jours par an) dont les missions sont complexes (cynotechnie, risques biologiques et animaliers, sécurité alimentaire, etc.). « Il y a une demande en Europe de profils vétérinaires qui s’impliquent sur le terrain, mais tous les pays d’Europe n’en font pas écho. Doit-on alors le faire à l’échelon international ? », demande Dominique Grandjean.

Toutefois, la profession reconnaît qu’elle n’est pas toujours initialement bien formée au travail en équipe et au pilotage de projets ni au management et à la relation client.