Réveiller les consciences

Alors que le débat patine parfois dans des confrontations idéologiques, la profession prend, avec pertinence, ses marques sur le terrain de la bientraitance et de la maltraitance animales, avec toute son expertise et tout le recul scientifique nécessaire.

La journée de l’Association française des vétérinaires experts (AFVE) était dédiée, le 6 juin dernier, à cette problématique et a été riche d’intérêt¹.

Il est, en effet, important que le vétérinaire joue pleinement son rôle au cœur de ces sujets. Bien entendu, il n’est pas question pour lui d’avoir le monopole de la bientraitance, mais il est le seul capable de la certifier. Sa légitimité en matière de bien-être, il l’acquiert grâce à sa formation, à sa compétence, à travers son travail. En attestent l’évolution du nouveau Code de déontologie comme les missions particulières que l’État peut transmettre au vétérinaire sanitaire habilité ou mandaté.

La Suisse est davantage pionnière dans ce domaine, à la fois sur le plan de l’organisation et des démarches juridiques, mais aussi concernant la responsabilité du (futur) propriétaire, qu’elle privilégie, au lieu de se réfugier dans des solutions court-termistes ou passéistes. Plus de clarté devra être apportée quant à la notion de secret professionnel, d’abord calquée sur le rapport au patient en humaine. D’autres pays sont déjà plus engagés sur cette question. Le mal français, lui, est enraciné dans des textes qui existent certes, mais dont l’application reste encore réservée. Même si la notion d’animal sentinelle des violences chez l’homme émerge enfin. En outre, les vétérinaires européens se penchent sur la question des chiens errants, qui implique une prise en compte professionnelle du sujet.

• 1 Découvrez un premier compte rendu en pages 12 et 13 de ce numéro.