Un syndrome épileptique lié à certains sons identifié chez le chat âgé

Une épilepsie de type réflexe est provoquée par un stimulus interne ou d’origine environnementale. Différents syndromes épileptiques sont décrits chez les animaux de compagnie comme, par exemple, la maladie de Lafora chez le chien, qui se manifeste par des myoclonies déclenchées entre autres par des stimuli visuels. Mais c’est un tout nouveau syndrome, associé à des stimuli auditifs, nommé feline audiogenic reflex seizures, (Fars), qu’une équipe britannique vient de décrire¹.

D’après son étude, menée chez 96 chats présentant des troubles épileptiques, certains sons peuvent induire des absences (perte transitoire de conscience et d’activité motrice), des crises myocloniques ou des crises convulsives généralisées. Cette affection touche principalement les chats âgés de 10 à 19 ans, avec un pic autour de 15 ans. Les responsables sont des sons aigus de la vie de tous les jours, qui provoquent presque systématiquement une crise chez les chats atteints, comme le froissement de papier aluminium ou d’un sac en plastique, le bruit d’une cuillère en métal contre un bol en céramique, le tintement des clés, voire même la frappe d’un clavier d’ordinateur ou des verres qui s’entrechoquent.

Les birmans prédisposés

Ce syndrome existe aussi bien chez des chats de race que chez des chats de gouttière, mais touche plus particulièrement les birmans de type blue point ou seal point, sans que la prévalence ne soit connue. Pour les chercheurs, il existerait une prédisposition génétique chez cette race. Les blue point et les seal point étant les couleurs d’origine de celle-ci, cela expliquerait que ces deux variétés soient davantage atteintes. Les chats d’autres robes, obtenues par croisement avec des persans et des siamois, le sont moins.

D’autres travaux vont être menés pour identifier précisément la base génétique de cette affection. Une étude en cours suggère que l’administration du lévétiracétam (utilisé chez l’homme pour ce type de crise) offre de meilleurs résultats que le phénobarbital, et permet de réduire à la fois la fréquence et la progression des crises.

Un lien avec le comportement de prédation ?

L’origine de cette sensibilité aux sons raisonnablement aigus prend certainement racine dans le caractère de prédateurs des chats. En effet, les souris et les rats, leurs proies de prédilection, communiquent sur des fréquences ultrasoniques (40 Hz). Les félins auraient alors développé leur capacité à entendre ces fréquences élevées pour pouvoir chasser. C’est pourquoi des sons qui nous paraissent inoffensifs peuvent avoir un véritable impact sur les chats.

• 1 Lowrie M., Bessant C., Harvey R.J. et coll. Audiogenic reflex seizures in cats. J. Feline Med. Surg. 2015.