L’autopsie s’interprète avec son tempo - La Semaine Vétérinaire n° 1631 du 22/05/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1631 du 22/05/2015

PATHOLOGIE RESPIRATOIRE

Pratique mixte

L’ACTU

Auteur(s) : Frédéric Decante

À l’occasion des journées jeunes bovins du laboratoire Merial, le Pr François Schelcher a apporté son expertise en autopsie des poumons, dans le cadre des maladies respiratoires.

Les 28 et 29 avril derniers, à l’invitation du laboratoire Merial, le Pr François Schelcher de l’École nationale vétérinaire de Toulouse a complété l’exposé sur le bâtiment1 par une intervention théorique et pratique sur le thème de l’autopsie des poumons des bovins.

Très pragmatique dans ses généralités, François Schelcher a posé l’exercice de l’autopsie dans le cadre des maladies respiratoires : « Notre objectif est de qualifier, quantifier, dater ! ». Qualifier permet de décrire macroscopiquement la nature des lésions, pas simplement pour les décrire mais, surtout, afin de savoir si le diagnostic s’arrête là ou passe par le laboratoire. Ainsi, qualifier une lésion à forte valeur prédictive permet au clinicien de se passer du laboratoire. Mais si la valeur prédictive est moins certaine, la description de la lésion permet d’orienter et de préparer l’examen complémentaire, qu’il soit microbiologique ou histopathologique. Ainsi, à Toulouse, comme le précise François Schelcher, les lésions plutôt alvéolaires orientent davantage vers des étiologies bactériennes, ou virales et bactériennes. Les lésions interstitielles signent plus des affections de type emphysème et œdème, ou des pneumonies virales. Pour autant, certaines lésions macroscopiques échappent à cette classification. Quantifier impose des règles de description qui s’intéressent à l’intensité des lésions, à leur extension et donc, au final, à leur gravité.

Bien choisir l’animal à autopsier

Il appartient au praticien de dater les lésions en séparant le suraigu (inférieur à 24 et 48 heures), l’aigu (de 2 à 15 jours), le subaigu (de 6 à 15 jours) et le chronique (de plus de 21 jours), tout en restant prudent sur cette classification. À travers les cas pratiques examinés en autopsie, il a été possible d’illustrer que, si la datation intéresse une lésion macroscopiquement identifiable, le poumon peut présenter des lésions différentes et successives dans le temps avec des datations progressives. François Schelcher insiste sur le choix de l’animal à autopsier : « Bien souvent, l’éleveur est prêt à vous laisser autopsier l’animal qui vous intéresse le moins, celui qui est devenu une non-valeur économique. Il est passé au stade chronique, alors que celui qui vous intéresse est celui en début d’évolution que l’éleveur croit encore pouvoir soigner ». Pour François Schelcher, la datation est relativement importante, en particulier lorsque le praticien intervient dans le cadre d’une expertise. Il en a profité pour tempérer les analyses d’antibiogrammes pour les animaux morts après moult traitements antibiotiques, ceux-ci pouvant orienter considérablement la présence de résistances. Généraliser ce constat de résistance à l’ensemble des animaux malades lui paraît trop rapide et, pour le moins, ne peut pas automatiquement se généraliser à l’ensemble de l’élevage.

Le bâtiment, facteur de risque majeur ?

L’autopsie et la découverte de lésions pulmonaires ne suffisent pas à incriminer d’emblée le bâtiment d’élevage comme risque majeur. Il importe encore de constater que les maladies respiratoires sont fréquentes, avec des saisons sans impact, des passages récurrents à la chronicité et des rechutes habituelles. Si, par ailleurs, les analyses complémentaires mettent en évidence différents germes et que l’efficacité de la vaccination est décevante, le rendez-vous pour un audit bâtiment s’impose.

  • 1 Lire La Semaine Vétérinaire n° 1629 du 9/5/2015, page 36.

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