Ophtalmologie du cheval - La Semaine Vétérinaire n° 1630 du 15/05/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1630 du 15/05/2015

CONFÉRENCE

Pratique mixte

FORMATION

Auteur(s) : Thomas Launois*, Sophie Paul-Jeanjean**

Fonctions :
*Diplomate ECVS, praticien
à la clinique du Lys à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne).
Article rédigé d’après une présentation
faite lors de la formation Pegase
à Nantes, le 5 mars 2015.

L’œil joue un rôle important dans la proprioception, le développement neurologique et le soutien mécanique des tissus mous orbitaires et péri-orbitaires. Lorsque l’on soigne un cheval pour un trouble oculaire, différentes notions sont à prendre en compte. Une vision parfaite n’est pas nécessaire pour être un cheval de sport, mais il importe que l’animal puisse continuer, dans la mesure du possible, son activité sportive. Enfin, il faut prendre en compte le critère esthétique qui est souvent d’une grande importance pour les amateurs comme pour les professionnels. En fonction de ces différents paramètres, les choix thérapeutiques ne seront pas les mêmes.

Une perte de vision partielle chez un cheval de course ou de horse-ball n’a pas la même incidence que chez un cheval de saut d’obstacles où tout se joue dans la zone d’abord des obstacles.

Thérapeutique oculaire : principes généraux

Toutes les sécrétions et autres débris, dont les pommades, sont éliminés avec une solution d’acétylcystéine et/ou avec du sérum physiologique avant tout traitement, afin d’éviter une dilution, une inactivation ou un antagonisme entre les différents principes actifs. Le cheval doit être en bon état général, comme les tissus locaux, car toute déficience peut être responsable d’une mauvaise réponse thérapeutique. Idéalement, il convient d’attendre au moins 5 minutes entre l’administration de deux collyres différents et 1 heure entre deux pommades. Il importe de limiter le nombre de collyres prescrits, en ayant toujours à l’esprit qu’ils peuvent eux-mêmes constituer des facteurs d’irritation, notamment ceux issus de la pharmacie humaine, qui ne sont pas adaptés au pH de l’œil du cheval (8,33 versus 7 pour celui des collyres humains). Les collyres sont par ailleurs le traitement de choix, mais leur instillation fréquente complique le traitement. Les paupières doivent être bien fermées après l’administration du liquide, car l’instillation provoque une irritation responsable de l’augmentation de la production lacrymale, entraînant l’élimination rapide du collyre. Les pommades peuvent être utilisées en relais des collyres pour la nuit, en l’absence d’alternative, ou pour des affections peu graves sur des chevaux difficiles à traiter, à raison de deux ou trois fois par jour. En revanche, l’utilisation continue des pommades limite l’oxygénation locale et est donc défavorable à la cicatrisation des ulcères.

Utilisation d’antibiotiques

Dans certains cas, l’infection est traitée par l’utilisation initiale d’antibiotiques de première intention en ophtalmologie, c’est-à-dire de chloramphénicol ou d’acide fusidique. Un changement d’antibiotiques est indiqué lors d’infection évidente avec un agent infectieux identifié (coloration gram, bactériologie avec antibiogramme ou lors d’ulcère à collagénase). Ces antibiotiques sont dits de deuxième intention.

Les antibiotiques doivent être instillés au moins 4 fois par jour, parfois de 6 à 9 fois les 5 premiers jours.

Les signes de douleur oculaire sont généralement la conséquence d’un spasme des muscles ciliaires, qui est bien traité par l’atropine, un cycloplégique cependant contre-indiqué lors de glaucome. Les anesthésiques locaux nuisent à la cicatrisation épithéliale et ne peuvent donc être utilisés à des fins antalgiques, mais uniquement lors du diagnostic. Les anti-inflammatoires seront prescrits par voie générale et non locale.

Lors d’absence de réponse

En cas d’absence de réponse ou lors d’une faible réponse au traitement prescrit, plusieurs facteurs peuvent intervenir. Concernant l’animal, une immunodépression peut être incriminée, ou l’environnement (trop poussiéreux, trop venteux) ou un cheval difficile à soigner. Il peut également s’agir d’un diagnostic erroné ou encore du non-respect de la prescription, relativement astreignante, de la part du propriétaire. Le principe actif lui-même peut être inefficace par nature ou parce que les tissus ne sont pas accessibles. Certains médicaments se neutralisent (collyres administrés après une pommade), d’autres s’antagonisent.

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