Le tour des maladies vectorisées par les tiques à Belle-Île-en-Mer - La Semaine Vétérinaire n° 1630 du 15/05/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1630 du 15/05/2015

RENCONTRES GTV

Actu

Auteur(s) : François Moutou

À l’initiative des groupements techniques vétérinaires (GTV) de Bretagne, avec l’appui de ceux du Grand Ouest (Pays de la Loire, Poitou-Charentes et Normandie), des rencontres consacrées aux maladies vectorisées par les tiques se sont tenues dans le Morbihan, à Belle-Île, les 24 et 25 avril. Dans une ambiance chaleureuse, définitivement “breizh”.

Ces deux journées se sont déroulées dans un cadre magnifique, le site de Sauzon, à Belle-Île-en-Mer, autour du concept One Health. Entre les orateurs et les participants, médecins, pharmaciens, biologistes, universitaires et vétérinaires, issus de plusieurs régions et pays, le courant est parfaitement passé. 140 participants, ce n’est pas rien pour un colloque insulaire GTV Bretagne, au regard de la logistique nécessaire et du quotidien de vétérinaire de campagne des organisateurs. Le coordinateur prévoit un prolongement des études épidémiologiques sur Enez ar Guerveur (Belle-île-en-Mer, en breton) et les îles du Ponant, associé à des projets One Health plus larges pour le Salon des productions animales-carrefour européen de Rennes (Space).

Le Tibola, une “spécialité” belliloise

Guy Joncour (GTV Bretagne), Lorraine Michelet et Sara Moutailler, de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), ont procédé à la restitution des résultats de l’étude des agents pathogènes portés par les tiques de Belle-Île-en-Mer, menée en 2013 : la plupart sont zoonotiques, sauf en ce qui concerne une “spécialité” de l’île, le Tibola (tick-borne lymphadenitis), une anthroponose évoquée par Brigitte Degeilh, de l’unité d’enseignement et de recherche (UER) de Ponchaillou, à Rennes. Des interventions étaient proposées sur le réchauffement de la planète, par Ali Bouattour, confrère et professeur à l’Institut Pasteur de Tunis ; la biologie des tiques ; la borréliose de Lyme, dont les difficultés de diagnostic et son caractère “polémique” (auquel concourent des médecins non conventionnels et des patients mécontents) ; les anaplasmoses et les babésioses… Le tout chez diverses espèces (humaine comprise). Avec, en particulier, l’apport des communications de Brigitte Degeilh et Nathalie Boulanger (centre national de référence des Borrelia, UER Strasbourg).

Les tiques d’oiseaux marins et leurs virus et bactéries zoonotiques “embarqués” n’ont pas été oubliés, depuis les travaux pionniers de Claude Guiguen (médecin, UER Pontchaillou, Rennes) et de Claude Chastel (UER Brest), jusqu’à ceux, toujours en cours, de Karen McCoy et de notre confrère Thierry Boulinier (Centre national de la recherche scientifique, Montpellier). Des naturalistes locaux, Yves Brien et Guillaume Gélinaud, ont, quant à eux, présenté les milieux, la faune et la flore insulaire de l’île bretonne.

Un large champ de disciplines

La présence de Jean-Marc Delcasso, président de la fédération départementale des chasseurs de Hautes-Pyrénées (FDC 65) et en charge du dossier sanitaire à la fédération nationale des chasseurs (FNC), a été remarquée. Il a concouru à l’évocation des chasseurs et autres usagers de la nature, cibles de la borréliose de Lyme, et des facteurs socio-professionnels de risque.

Un large champ (poly-espèces) de disciplines a donc été balayé, depuis l’acarologie, l’épidémiologie, la clinique, le diagnostic, la thérapeutique, la prévention… jusqu’à la biologie moléculaire, évoquée par Amélie Chastagner (Inra) et le professeur et médecin Jose de la Fuente (Oklahoma State University).

Le développement des outils de diagnostic rapide contemporains a fait l’objet de plusieurs échanges – vifs –,, qui soulignaient l’intérêt évident mais aussi les dérives possibles en cas d’autodiagnostic de la maladie de Lyme, ainsi que les difficultés de diagnostic global et d’interprétation des résultats. La sensibilité, la spécificité et donc les valeurs prédictives, surtout au niveau individuel, de ces nouveaux outils ne sont pas parfaites.

À part la pluie l’après-midi du samedi lors de la sortie de collecte de tiques, tombée à l’eau, rien à redire sur ces journées. Trois Dermacentor sp. fixés sur peau de chevaux lourds voisins ont pourtant été saoulés au rhum Damoiseau (jumelage oblige, entre Belle-Île et Marie-Galante), en Vacutainer®… Les GTV de Bretagne ont soigné leur programme et leurs invités. Dominique Laillet, Cyrille Chevalier et Guy Joncour, ainsi que toute l’équipe organisatrice peuvent en être remerciés.

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