Le point sur la leptospirose porcine - La Semaine Vétérinaire n° 1630 du 15/05/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1630 du 15/05/2015

CONFÉRENCE

Pratique mixte

FORMATION

Auteur(s) : Pascale Bourhy*, Nathalie Devos**

Fonctions :
*Directrice adjointe du CNR
de la leptospirose,
Institut Pasteur, Paris.
Article rédigé d’après une présentation
faite lors du congrès de l’AFMVP à Paris,
en décembre 2014.

Bien qu’actuellement considérée comme maladie émergente, la leptospirose est une zoonose encore trop négligée. Sa répartition est mondiale et de nombreuses espèces animales sont touchées.

Aujourd’hui, peu de données sont disponibles dans l’espèce porcine. Depuis la mise en groupe des truies, l’importance de la maladie tend toutefois à augmenter en élevage porcin, à en croire les retours de terrain (tableau).

La leptospirose y évolue sous la forme d’une maladie reproductive chronique encore mal connue. Les symptômes principaux sont des avortements ou des mises bas de porcelets manquant de vitalité qui meurent après quelques jours.

La maladie est due à des bactéries spiralées appartenant à l’ordre des spirochètes. Les leptospires sont des bactéries mobiles qui peuvent traverser la peau abîmée et les muqueuses (oculaires, génitales et buccales), puis disséminer vers les organes cibles et coloniser en particulier les tubules rénaux.

Chez le porc, les sérogroupes généralement rencontrés sont Pomona et Australis, excrétés dans l’urine.

Le réservoir principal est constitué par les rongeurs, porteurs asymptomatiques qui contaminent via l’urine les milieux aqueux et les mammifères sauvages ou domestiques (l’homme est un hôte occasionnel).

Diagnostic

Le diagnostic bactériologique est difficile. La bactériémie est faible (103 ou 104/ml) et dure en général une semaine.

L’excrétion de la bactérie via l’urine peut durer plusieurs mois de façon intermittente. Elle peut être détectée plus de deux ans après l’infection. La culture de l’agent infectieux est longue et difficile. Il est préférable de rechercher l’ADN de la bactérie par la technique de polymerase chain reaction (PCR) dans le sang (dès la première semaine après l’apparition des symptomes), l’urine (avant antibiothérapie) et d’autres fluides biologiques (fluides vaginaux ou sperme, par exemple). Toutefois, cette technique ne permet pas de déterminer le sérotype en cause.

La sérologie est également difficile à mettre en œuvre, car elle nécessite une prise de sérum à 15 jours d’intervalle et est coûteuse. Le diagnostic sérologique doit associer des sérums d’animaux présentant des troubles à ceux de congénères asymptomatiques.

Le test sérologique le plus couramment utilisé est celui de micro-agglutination (MAT). Il s’agit d’un test d’agglutination des antigènes constitués de bactéries vivantes, réalisé à VetAgro Sup et au Centre national de référence (CNR) de la leptospirose, à l’Institut Pasteur. Cette technique de référence est cependant lourde à mettre en œuvre.

De nouveaux outils rapides de diagnostic sont en cours de développement, par le biais d’un antigène universel reconnu par des anticorps anti-leptospires au sens large : le test Elisa IgM. Selon une étude réalisée par l’Institut Pasteur avec la faculté vétérinaire de Rio, ce test donne de bons résultats en termes de sensibilité et de spécificité chez le chien, respectivement 94 et 99 %. Il est en cours d’évaluation pour d’autres espèces, dont le porc.

Traitement et prophylaxie

Le traitement repose actuellement sur l’antibiothérapie. Un vaccin, consistant en une injection tous les 6 mois, est disponible pour le porc dans certains pays, notamment en Amérique du Nord, avec de bons résultats. Aucun vaccin n’est actuellement disponible pour le porc en France.

Une des alternatives futures pour la maîtrise de cette maladie repose sur l’utilisation de la phagothérapie. L’Institut Pasteur isole actuellement des virus bactériens (phages) afin d’évaluer leur virulence dans le cadre du portage chronique dans un modèle souris. Des cocktails de phages pourraient aussi être utilisés pour la décontamination de petits points d’eau.

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