L’empreinte eau des systèmes allaitants bovins et ovins - La Semaine Vétérinaire n° 1629 du 09/05/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1629 du 09/05/2015

CONFÉRENCE

Pratique mixte

FORMATION

Auteur(s) : Armelle Gac*, Serge Trouillet**

Fonctions :
*Service environnement de
l’Institut de l’élevage.
Article rédigé d’après une
présentation faite lors du Sommet
de l’élevage à Clermont-Ferrand
(Puy-de-Dôme), le 2 octobre 2014.

La préservation de la ressource en eau est une préoccupation croissante partout dans le monde. À cette échelle, 70 % des prélèvements en eau douce sont le fait de l’agriculture ; seulement 16 % en France, dont l’essentiel (92 %) sert à l’irrigation des cultures, 6 % à l’abreuvement des animaux et 2 % aux autres usages. L’élevage est donc interrogé sur sa consommation en eau. De nombreuses études ont cherché à savoir quelle quantité d’eau était nécessaire pour produire un kilo de viande, mais la bibliographie donne à cet égard des chiffres très variés. Cela peut aller de 50 à 200 000 litres par kilo de poids vif (L/kg PV).

Le réseau international de scientifiques et d’entreprises Water Footprint Network a ainsi communiqué des chiffres qui paraissent extravagants, du moins très éloignés de la réalité de l’élevage français : 15 000 litres d’eau par kilo de viande de bœuf et 10 500 par kilo d’agneau. Leur raisonnement s’appuie sur les flux d’eau virtuelle dans le cadre des échanges alimentaires mondiaux. Cette approche est contestée par de nombreux scientifiques qui ne jugent pas pertinent de raisonner avec cette méthodologie pour l’élevage. Ils soutiennent que celui-ci, à l’échelle mondiale, repose surtout sur l’utilisation de terres non arables et non irriguées. Son impact sur la ressource en eau est en conséquence négligeable.

Une nouvelle approche : l’empreinte eau consommative

Une autre manière de considérer l’empreinte eau, avec une normalisation en cours, s’appuie sur les aspects épuisement de la ressource et pollution potentielle. Plusieurs indicateurs sont possibles : l’empreinte eau consommative, pour le premier aspect, et l’eutrophisation, pour le second. L’empreinte eau consommative est déterminée à partir de l’eau consommée, c’est-à-dire l’eau qui ne retourne pas au milieu après son prélèvement (eau contenue dans les produits, évaporation depuis les urines et les fèces, évapotranspiration par les plantes, etc.). Cette empreinte doit traduire un impact sur l’environnement local.

Plus le coefficient d’impact, le WSI (Water Stress Index, défini comme le rapport entre l’eau consommée et l’eau disponible localement), est élevé, plus l’empreinte eau consommative est forte. Elle est en effet le produit du volume d’eau consommée par ce coefficient d’impact, qui dépend de la zone, de la période de prélèvement, des capacités de stockage des éléments naturels et des différents usages sur cette zone. Elle est exprimée en litres équivalents H2O (L éq. H2O) et ne correspond donc pas à un volume réel. L’échelle de WSI est assez fine au niveau mondial. Cet index est compris entre 0,073 et 0,32 en France.

L’achat d’aliments, principale part de la consommation d’eau

L’Institut de l’élevage, en lien avec la filière viande, a ainsi déterminé une empreinte eau consommative de la viande bovine et ovine française à la sortie de l’élevage. Il en résulte que les prélèvements par l’éleveur, sur le cycle de vie des gros bovins (jeunes bovins et bœufs), sont de l’ordre de 75 L/kg PV. Pour les ovins, ils sont de 35 L/kg PV en système herbager et de 75 L/kg PV en système de bergerie. L’empreinte eau consommative, telle qu’elle se dégage dans le projet de norme, donne, quant à elle, des chiffres de l’ordre de 35 (bœufs) à 50 (jeunes bovins) L éq. H2O/kg PV pour les bovins, et de 65 L éq. H2O/kg PV pour les ovins. Le coefficient de stress hydrique des régions concernées a pondéré les volumes équivalents d’eau consommée et rapproché les résultats d’impact sur la ressource.

Il ressort également de l’étude que l’achat d’aliments, quelle que soit la production, constitue la principale part de la consommation d’eau, même si les bases de données sont limitées et comportent des incertitudes. Il faudra sans doute s’intéresser à l’empreinte eau des productions végétales. Ainsi dispose-t-on aujourd’hui des premiers repères pour la filière allaitante. Pour être en mesure de proposer une véritable donnée française, il faudra analyser davantage de systèmes d’élevage et explorer la variabilité au sein de chacun d’eux, laquelle peut être très sensible en fonction de la localisation, du niveau d’autonomie et du type de concentrés utilisés.

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