Les atouts français face à la suppression des quotas - La Semaine Vétérinaire n° 1627 du 24/04/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1627 du 24/04/2015

PRODUCTION LAITIÈRE

Pratique mixte

L’ACTU

Auteur(s) : Hélène Rose

Deux semaines après la fin des quotas laitiers en Europe, les représentants français de cette filière se sont réunis le 14 avril à Paris, pour discuter de leur avenir.

Les quotas laitiers ont régulé la production européenne depuis leur instauration en 1984. Leur suppression est effective depuis le 1er avril. De nombreux élevages se sont préparés en amont : sur la saison 2013-2014, un tiers des 73 000 exploitations françaises ont produit plus que leur quota (jusqu’à 48 % dans l’Ouest et 44 % dans le Jura). Les données 2014-2015 ne sont pas encore connues.

Entre 2008-2009 et 2013-2014, 70 % des exploitations se sont agrandies. De fortes disparités se dégagent selon la zone géographique (moindre dynamisme dans le Sud-Ouest, plutôt orienté vers la polyculture) et la taille des exploitations : 79 % de celles qui produisaient plus de 400 000 l en 2008 ont augmenté leur cheptel, contre 52 % pour celles de moins de 100 000 l. L’Institut de l’élevage (présidé par Martial Marguet) prévoit une baisse du nombre des exploitations à 55 000 d’ici 2020.

Perspectives

Cette diminution de l’ensemble des élevages laitiers devrait s’accompagner de la recherche d’une meilleure compétitivité. Aujourd’hui, 40 % des exploitations possèdent un atelier viande, mais cette mixité serait amenée à diminuer. Une re-spécialisation est probable dans le Grand Ouest. Ces changements devraient conduire à une sectorisation et à une spécialisation plus importante des bâtiments, à une conduite en lots des laitières, et probablement à une automatisation croissante, associée ou non à une augmentation de la main-d’œuvre. La question du renouvellement (voire le changement complet) du matériel de traite se pose pour 25 % du parc actuel. Les robots de traite sont une option intéressante, mais leur mise en place nécessite un troupeau bien stabilisé au niveau sanitaire, une réflexion sur l’ensemble du système d’élevage dans l’exploitation, et une bonne maîtrise de leur fonctionnement par l’éleveur. D’autres équipements peuvent soulager les principaux postes d’astreinte : robot d’alimentation, distributeur automatique de lait, etc. Ces changements doivent s’accompagner d’une étude de l’ensemble des coûts associés, lors de l’investissement comme en fonctionnement. Comme l’a résumé Katrine Lecornu, éleveuse et présidente de l’association European Dairy Farmers (EDF) : « Il faut avoir une vision globale pour assumer ses choix ».

Opportunités et limites

Pour les responsables de la filière, les éleveurs français bénéficient d’atouts par rapport à leurs concurrents européens :

– un prix du foncier bas ;

– un faible niveau des intrants alimentaires ;

– une diversité des productions (appellation d’origine protégée, bio, etc.) ;

– une forte implantation des entreprises de transformation de renommée mondiale.

Constatant les inégalités de revenu entre les éleveurs, Daniel-Mercier Gouin, professeur à l’université de Laval (Québec), appelle la filière française à discuter un prix unique de paiement du lait afin que « les producteurs ne se retrouvent pas seuls ou en petits groupes face aux laiteries », ce qui n’est pas le cas en Allemagne, dont le potentiel de production est également important, ou aux Pays-Bas. Il souligne également l’absence de définition des situations de crise et des mesures à apporter dans le nouveau règlement européen, au contraire du Farm Bill américain qui, s’il est peu protecteur, prévoit des interventions.

L’organisation de la sélection génétique va évoluer, avec la mise en place pour 2017 d’une Breed Society : la tenue du livre génétique et du programme de sélection devra être assurée en propre. Les autres missions (évaluation génétique, recueil des performances, système d’information) pourront être externalisées. Des consultations auprès des éleveurs sont en cours.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr