Fertilité et fécondité sont meilleures chez les vaches à pic de lactation élevé - La Semaine Vétérinaire n° 1627 du 24/04/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1627 du 24/04/2015

CONFÉRENCE

Pratique mixte

FORMATION

Auteur(s) : Anna Roumeas*, Lorenza Richard**

Fonctions :
*AgroSup Dijon (Côte-d’Or).
Article rédigé d’après une
présentation faite lors des journées
3R à Paris, en décembre 2014.

Pour un niveau de production équivalent, les vaches dont les lactations présentent un pic élevé et une moindre persistance obtiennent les meilleures performances de reproduction, d’après une étude menée sur 272 922 lactations de montbéliardes de Franche-Comté.

Effet du rang de lactation

La lactation moyenne des vaches de l’étude dure 319 jours (+/- 44) et le pic de lactation est atteint 46 jours (+/- 22) après le vêlage. Il se situe à 29,4 kg/ vache (+/- 6,1). Le pic et le niveau de production sont corrélés positivement (r = 0,82, P < 0,0001), alors que le pic et la persistance le sont négativement (r = - 0,35, P > 0,0001). Les primipares présentent un pic de lactation plus faible et plus tardif que les multipares (25 kg à 49 jours contre 32 kg à 44 jours chez les multipares, P < 0,0001), et une plus grande persistance (0,92 contre 0,86, P < 0,0001). D’après la littérature, la mobilisation des réserves et les besoins métaboliques en lien avec la croissance des primipares peuvent expliquer une moindre production au pic de lactation. De plus, le nombre de cellules sécrétrices est plus faible chez les primipares en début de lactation. En revanche, la prolifération et la différenciation des cellules initiales en cellules sécrétrices au cours de la lactation expliquent une plus grande persistance chez les primipares.

Vêlage de printemps : meilleure production

Les lactations qui démarrent en hiver ou au printemps (de décembre à mai) ont un pic plus élevé (maximum en avril) par rapport à celles qui commencent en été ou en automne (juin à novembre, minimum en juillet). La persistance est moindre pour les vêlages ayant lieu de mars à juillet et meilleure pour ceux de septembre à janvier. Ces résultats sont sans doute liés aux variations d’alimentation au cours de l’année, d’après la littérature. Au printemps, la production est importante en début de lactation et favorisée par l’apport nutritionnel élevé du pâturage, alors que les lactations qui démarrent en automne sont persistantes, car la mise à l’herbe permet de maintenir la production en fin de période. Le démarrage en lactation est le plus faible en octobre, moment du passage à l’alimentation d’hiver. Une forte chute de production est également observée sur ce mois chez les vaches qui vêlent au printemps. De plus, les températures et la photopériode pourraient être impliquées dans ces variations.

Effets du pic et de la persistance

Durant les 100 premiers jours de lactation, la production est supérieure chez les vaches ayant un pic élevé et une persistance moindre, en revanche elle est supérieure chez celles ayant l’autre profil de courbes de lactation après 200 jours. En 305 jours, la production est semblable pour les deux profils. Les intervalles vêlage-première insémination et vêlage-insémination fécondante sont significativement plus courts chez les animaux ayant un pic de lactation élevé et une persistance plus faible (P < 0,0001). Le taux de réussite en première insémination de ces dernières est de 62,2 %, contre 54,4 % pour les vaches ayant un pic faible, quels que soient la parité et le niveau de production. Un lien entre la forme de la courbe de lactation et les performances de reproduction est ainsi établi par cette étude. Un faible pic de lactation pourrait être lié soit à une moindre ingestion juste après le vêlage, associée à un déficit énergétique marqué, en raison de l’alimentation ou de problèmes sanitaires ou de santé, soit à une mobilisation des réserves de façon moins importante mais plus durable. L’intérêt de l’écrêtement du pic de lactation peut ainsi être discuté au regard des performances de reproduction : son impact ne serait positif que si la capacité d’ingestion est élevée en début de lactation. Des études complémentaires chez d’autres races laitières permettraient de confirmer ou non ces résultats.

DÉFINITIONS

• Pic de lactation : quantité de lait du meilleur contrôle dans les 100 premiers jours de lactation.

• Persistance : capacité à maintenir la production après le pic de lactation. Elle est estimée par le rapport entre le cumul de la production laitière entre 100 et 200 jours et celui entre 0 et 100 jours.

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