Assemblée de l’OABA : entre lourds constats et espoirs - La Semaine Vétérinaire n° 1626 du 17/04/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1626 du 17/04/2015

ŒUVRE D’ASSISTANCE AUX BÊTES D’ABATTOIRS

Actu

Auteur(s) : Marine Neveux

L’assemblée générale de l’œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs (OABA) s’est tenue le 11 avril dernier à Paris au Conseil économique, social et environnemental. L’élevage intensif et les abattoirs étaient au cœur des débats.

Une table ronde portant sur « l’industrialisation de l’élevage et de l’abattage des animaux [et ses] conséquences sur le bien-être animal et l’environnement » a été organisée lors de l’assemblée générale de l’OABA, présidée par notre confrère Jean-Pierre Kieffer. À cette occasion, Allain Bougrain-Dubourg, journaliste et président de la Ligue pour la protection des oiseaux, a rappelé qu’une prise de conscience croissante est perceptible au sein de la société. Franz-Olivier Giesbert, journaliste, a cependant fait le constat d’un « énorme problème de tartufferie, d’hypocrisie dans la société » par rapport à l’élevage intensif et à l’abattage. « C’est un sujet que l’on ne parvient jamais à traiter longtemps ».

Ironie et condescendance

Aymeric Caron, journaliste, constate pour sa part que « l’angle souvent abordé est celui du sanitaire, car les gens sont prioritairement intéressés par ce qui peut leur nuire directement. C’est intéressant, mais cela ne suffit pas. La question qui se pose est celle de notre évolution en tant qu’êtres humains, et elle passe par les autres espèces vivantes. Le consommateur de viande souhaite une déconnection totale par rapport à cette réalité et ferme les yeux sur la façon dont l’animal a été élevé et traité ». Le journaliste déplore également « une forme d’ironie et de condescendance à l’égard de ceux qui s’intéressent aux animaux, auxquels on rappelle souvent le caractère mineur de ce sujet, face aux préoccupations des êtres humains. Nous évoluons dans une société du secret, où la vérité est dissimulée ».

Il ajoute qu’« il sera difficile de faire évoluer la situation tant que le thème de la profitabilité n’aura pas été abordé. Il importe aujourd’hui d’expliquer aux groupes industriels que tout un univers, également lucratif, est à réinventer, et qu’ils perdront de l’argent s’ils ne changent pas leur manière de procéder ».

Jean-Luc Angot, directeur général adjoint de la Direction générale de l’alimentation (DGAL), a présenté la stratégie 2015-2020 pour le bien-être animal. « Les mesures en faveur du bien-être animal devront pleinement s’intégrer à la récente loi d’avenir agricole, qui a fixé le cadre de l’agro-écologie. Cette loi a introduit la notion de centre national de référence du bien-être animal. » Jean-Luc Angot a salué le travail et la mobilisation des inspecteurs sur le terrain.

L’engagement de la profession vétérinaire

Le débat sur l’abattage sans étourdissement est toujours d’actualité. Un rapport de la Commission européenne doit préciser s’il est opportun ou non d’informer le consommateur sur ce point. « Le Royaume-Uni a récemment exigé, par la voix de la British Veterinary Association (BVA), que la mention du mode d’abattage soit portée à la connaissance des consommateurs », explique Frédéric Freund, directeur de l’OABA. La pétition, initiée par la BVA, a déjà réuni plus de 100 000 signatures. De même que le Code civil, le Code rural a évolué cette année, grâce au nouveau Code de déontologie qui renforce les obligations des vétérinaires sur le respect des animaux et de l’environnement. « Est-ce que les vétérinaires français adopteront la même position que les Britanniques ? La profession se montrera-t-elle aussi réactive ? », interroge Jean-Pierre Kieffer. Au titre de l’article L. 203-6 du Code rural, tout vétérinaire sanitaire a, par ailleurs, l’obligation d’informer l’autorité administrative dont il dépend des cas de maltraitance des animaux qu’il constate.

La loi d’avenir agricole d’octobre dernier précise qu’une des finalités de l’agriculture est de « promouvoir l’information des consommateurs quant aux lieux et aux modes de production et de transformation des produits agricoles et agro-alimentaires ». « Est-il alors possible, interroge Jean-Pierre Kieffer, de continuer à s’opposer à l’étiquetage informatif réclamé par les consommateurs sur les modes d’élevage et les méthodes d’abattage ? »

LA FRANCE OBTIENT UN C EN BIEN-ÊTRE ANIMAL

Au début de l’année 2015, la World Animal Protection a publié un classement des pays en fonction de leur implication dans le bien-être animal. Les pays ont été étudiés selon 15 critères, dont la reconnaissance de la souffrance animale, les standards de bien-être et la législation en matière de protection animale. Des notes allant de A (excellent) à G (mauvais) ont été attribuées. La Grande-Bretagne, la Suisse et l’Autriche ressortent comme les pays les plus avancés en matière de bien-être animal (note A). La France, notée C, se place au milieu, comme l’Espagne, l’Italie et la Pologne.

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