Rire à perdre la laine

Le studio Aardman, auquel le Musée d’art ludique à Paris consacre en ce moment-même une exposition, a bâti son succès sur l’épatante expressivité et l’humour loufoque de ses animations artisanales en pâte à modeler, notamment la série des Wallace et Gromit. C’est dans un court métrage du duo (Rasé de près, Oscar en 1995) que Shaun fit sa première apparition à l’écran. Le mouton noir dû attendre 2007 avant de devenir le personnage principal de réalisations de 7 min décrivant de manière amusante le quotidien de Mossy Bottom, une fermette du countryside anglais. Les quatre saisons de la série ont connu un tel succès mondial (130 épisodes distribués dans 170 pays) que Shaun est devenu la nouvelle égérie du studio… et motive aujourd’hui un long métrage.

Constatant que la gestion millimétrée de l’élevage par le fermier et son chien Bitzer ne leur prévoit jamais de jour de repos, Shaun et ses compagnons inventent, pour s’en ménager, un malicieux stratagème dont, malheureusement, ils vont vite perdre le contrôle. Entraînés dans d’improbables aventures urbaines à la recherche de leur fermier, ils sont poursuivis par un agent de fourrière redoutablement zélé. De quoi regretter le paisible train-train de la campagne.

Sans dialogues intelligibles à l’instar de la série, le film paraît a priori conçu pour le jeune public. Sa tonalité très britannique, la vitesse vertigineuse avec laquelle fusent gags et clins d’œil, l’ironie fantasque de portraits plus vrais que nature semblent pourtant plus à même d’amuser les grands enfants.

Shaun le mouton, le film, de Richard Starzak et Mark Burton, 1h25, sorti le 1^er avril 2015.

Aardman, l’art qui prend forme, jusqu’au 30 août 2015, exposition au Musée d’art ludique, 34, quai d’Austerlitz, 75013 Paris, www.artludique.com