La rhabdomyolyse - La Semaine Vétérinaire n° 1624 du 03/04/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1624 du 03/04/2015

Formation

ÉQUIDÉS

Auteur(s) : Stéphanie Valberg*, Marine Neveux**

Fonctions :
*centre équin, collège de
médecine vétérinaire, université
du Minnesota (États-Unis).
Article tiré de la conférence
présentée à la journée européenne
de l’Avef à Roissy-en-France,
le 27 février 2015.

A la suite d’une rhabdomyolyse d’effort, certaines mesures sont à respecter pour garantir au cheval une bonne récupération et une reprise d’activité sans risque.

GESTION DU CHEVAL

Lors de rhabdomyolyse d’effort, il convient de laisser l’animal au repos au box, pendant une période maximale de deux jours. Il est alors mené au paddock, où il se déplace selon sa douleur.

Le dosage de la créatinine kinase (CK) peut aider à déterminer le moment de la reprise du travail.

Si les chevaux sont trop sollicités dans les semaines qui suivent, le risque de récidive est accru.

La rhabdomyolyse chronique pose problème, dans la mesure où les temps de repos ne sont pas forcément pertinents.

TENDANCES FAMILIALES

Certaines familles de chevaux sont plus sujettes que d’autres à cette maladie. Bien que supposé, son caractère génétique n’a pas été démontré de façon certaine. Aucune région chromosomique associée à ce trouble n’a en effet été identifiée. La tendance familiale demeure cependant une certitude.

Une étude portant sur 71 sujets descendant d’un même étalon atteint de rhabdomyolyse a révélé que 39 % de cette descendance avait également développé une rhabdomyolyse. La maladie semble affecter davantage les femelles, et plutôt avant l’âge de 5 ans. Certains chevaux ont développé des symptômes vers l’âge de 10 ans. Les signes d’appel sont des crampes et des douleurs musculaires en cours d’entraînement aérobique.

DIAGNOSTIC

Le diagnostic repose sur l’examen clinique, l’anamnèse et l’activité en créatine kinase (CK). Cela permet d’écarter des myopathies liées aux polysaccharides, telles que la myopathie par surcharge en polysaccharides (polysaccharide storage myopathy ou PSSM). Le test génétique de détection de la PSSM dont nous disposons aujourd’hui permet d’exclure cette maladie.

MYOPATHIE PAR SURCHARGE EN POLYSACCHARIDES

Lors de PSSM de type 1, l’enzyme est en permanence activée, induisant la multiplication par quatre de la quantité de glycogène dans les muscles. La synthèse étant constamment stimulée, la libération est retardée.

Peu de chevaux sont homozygotes. S’agissant d’une maladie dominante, beaucoup d’individus sont en revanche hétérozygotes. Le défaut se trouve dans l’enzyme de synthèse du glycogène. Cette dernière étant constamment activée et stimulée par l’alimentation, le muscle reçoit en permanence le message selon lequel il doit stocker de l’énergie.

Pour gérer ces chevaux, il convient d’adapter l’alimentation afin de diminuer l’apport en hydrates de carbone non structurés (idéalement, moins de 12 % dans le foin, équilibrés avec l’entraînement). Le muscle apprend ainsi à libérer de l’énergie. Le régime alimentaire ne fonctionnera que si l’animal est entraîné.

Le cheval, sous surveillance permanente, reçoit ensuite un apport d’énergie, sous forme de lipides.

Les épisodes de rhabdomyolyse cessent chez 75 % des individus dès que l’équilibre alimentaire est atteint.

Les tests génétiques révèlent une susceptibilité accrue. Celle-ci ne signifie cependant pas que le cheval développera la maladie.

Aujourd’hui, des tests sont effectués pour tenter de comprendre la PSSM de type 2. Cette mutation a été identifiée : il s’agit d’une myopathie de stockage des polysaccharides. Elle a été relevée chez 80 % des quarter et 18 % des chevaux de sport. D’autres myopathies sont donc anormales à la biopsie, sans être des gènes gys 1.

Certains chevaux de sport sont affectés par la PSSM 2, qui correspond aux myopathies par surcharge en polysaccharides dont l’origine génétique n’est pas identifiée.

Ces chevaux montrent une intolérance à l’entraînement. Après 10 à 20 min de travail, l’avant-main et l’arrière-main ne semblent plus coordonnées. Ces individus ont souvent une pathologie des suspenseurs. Leur activité en CK n’est pas nécessairement élevée. Par ailleurs, ils peinent à se mettre au galop et à garder un rassembler.

L’examen clinique ne permettant pas un diagnostic très précis, l’immunohistochimie est utilisée. Cette coloration montre des poches d’augmentation de la quantité de glycogène au niveau des muscles, mais cela peut également se retrouver chez des chevaux de haut niveau. Seul un meilleur test diagnostic permettra de lever toute subjectivité.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr