Mikan accompagne les soins contre la douleur animale

C’est un marché naissant et apparemment prometteur. En cinq ans, la marque Mikan, spécialisée dans la fourniture d’équipements de soins de santé et en physiothérapie animale, a vu son chiffre d’affaires croître de 100 000 € en 2010 à 500 000 € en 2012, pour atteindre 900 000 € l’an dernier. « Nous sommes présents, sur la scène vétérinaire, dans plusieurs centres hospitaliers, 150 cliniques et dans les écoles nationales et nous avons actuellement trois postes à pourvoir - webmaster, technico-commercial et assistant commercial - pour accompagner notre développement », explique Annick Pernet, associée à notre confrère Marc Bibal à la tête de la société Belphore International (détenue par Mikan), créée en novembre 2009 à Boufféré, en Vendée.

« Jusque-là, personne ne s’était véritablement intéressé au marché de la physiothérapie en France. Or, au cours des dix dernières années, l’espérance de vie animale a progressé de 20 %, notamment en raison de l’évolution des techniques chirurgicales. Aujourd’hui, on opère des chiens que l’on n’opérait pas hier. Les propriétaires ne sont plus prompts à avoir recours à l’euthanasie. Alors que les vétérinaires s’interrogent sur la délivrance du médicament, la physiothérapie, qui constitue une source de revenus complémentaires, commence à les intéresser », souligne Annick Pernet. Au lendemain de la loi qui a dépoussiéré le Code civil en faisant des animaux non plus des « meubles » mais des « êtres vivants doués de sensibilité », le marché de 11,4 millions de chats et 7,4 millions de chiens est porteur.

Les matériels spécifiques pour les vétérinaires

À Nantes, le centre hospitalier vétérinaire Atlantia (CHVA) n’a pas hésité, dès 2011, à créer un espace spécifique de 50 m² vitré et visible des caisses. Un véritable showroom entièrement équipé par la marque. Une vétérinaire formée aux soins de physiothérapie a été recrutée à mi-temps. De 2012 à 2014, le chiffre d’affaires lié à ces actes est passé de 20 000 à 50 000 €. Une goutte d’eau au regard des 4,5 millions d’euros générés par le CHVA, mais loin d’être négligeable en termes d’image. « C’est le début d’une activité prometteuse », estime Didier Schmidt-Morand, l’un des associés du CHVA qui a noué un partenariat avec Mikan. « La clientèle est très sensible à ce genre de services. Les gens se projettent facilement dans ce type de soins et sont très réceptifs », constate-t-il.

En quelques années, Mikan a réuni une cinquantaine de références d’équipements lui permettant d’offrir à la fois aux professionnels une gamme complète en hydrothérapie (tapis roulant immergé, piscine, hydromassage, etc.), en physiothérapie (laser, ultrasons, multithérapies, etc.) et en kinésithérapie (tapis et parcours de marche, planche de proprioception, ballons, etc.) et aux particuliers un ensemble d’appareillage (solutions orthopédiques, mobilité, etc.) et d’accessoires pour accompagner le quotidien d’animaux vieillissants ou en phase de rééducation. Commercialisés via un site de e-commerce, ces derniers représentent près de 10 % de l’activité de Mikan. « D’où notre volonté de recruter pour passer de trois à six personnes », précise Annick Pernet.

Des appareils miniatures

Jusqu’à présent, beaucoup d’équipements se sont inspirés de la médecine humaine. À ce propos, Mikan a également développé un partenariat avec le fabricant italien Globus, avec pour objectif de produire une gamme d’appareils miniaturisés spécifiques et pensés pour l’activité vétérinaire.

Centrée sur le chien et le chat, la société Mikan commence à se tourner vers la filière équine, avec la création d’un rail de lampes chauffantes qui pourra être adapté sur des box.

Après avoir assis ses positions en France, Mikan, qui indique détenir 60 % de parts de marché sur l’hydrothérapie et 80 % sur la thérapie laser, réfléchit à son développement à l’international à l’horizon 2016.