À combien évaluez-vous les encours de votre cabinet ? - La Semaine Vétérinaire n° 1621 du 13/03/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1621 du 13/03/2015

Entre nous

FORUM

Auteur(s) : Serge Trouillet

Nous avons en permanence 150 000 € dehors !

Nicolas Saliou, praticien mixte à Boussac-Bourg (Creuse).

Pour les praticiens, la gestion des impayés est, en rurale, ce qui rend difficile le métier, juste après les gardes. Depuis mon installation, il y a 25 ans, j’ai vu la situation s’aggraver régulièrement. Dans notre cabinet de trois associés, nous avons en permanence 150 000 € dehors, soit 20 % de notre chiffre d’affaires ! Ce phénomène est essentiellement le fait des éleveurs, qui rencontrent d’importants problèmes de trésorerie.

Il n’est pas dans notre intérêt de perdre nos plus gros clients, mais ils se servent de nous comme banquiers. Le délai moyen de régularisation de ces impayés varie en effet entre six mois et un an. Nous parvenons à mettre en place le prélèvement automatique sur une partie des factures, mais pas toujours. La gestion des dossiers en souffrance est alors chronophage, professionnellement stérile et usante, même si nous avons recours aux services d’un huissier pour le recouvrement amiable jusqu’à la procédure d’injonction de payer.

Le pire, toutefois, vient de la clientèle équine. Avec elle, nous faisons signer des devis, des ordres de missions. Nous demandons même des acomptes lorsque les sommes en jeu dépassent quelques centaines d’euros ou lors de transactions avec des acheteurs étrangers. Nous ne prenons pas de risques. L’année 2015 sera, au mieux, comme la précédente !

Jamais plus de 2 % de mon chiffre d’affaires

Marc Lhomme, praticien canin à Ploubalay (Côtes-d’Armor).

Si j’observe l’évolution de mon bilan comptable, je constate que les impayés ne dépassent jamais 2 % de mon chiffre d’affaires. J’en ai même eu un peu moins en 2014. Les encours sont une réalité qui a toujours existé, même en canine où les sommes en jeu ne sont pas très importantes. Personnellement, je parviens à les minimiser grâce à une bonne connaissance de ma clientèle. Je l’ai créée il y a 22 ans et j’entretiens le lien avec elle. Cela me permet d’aborder sereinement la question du paiement. Je sais qu’avec un client, qui me fait part d’emblée, avec franchise, de difficultés passagères, j’accepterai un paiement en plusieurs fois. Je veille, toutefois, à l’application d’une règle stricte : celle de ne pas délivrer de médicaments sans règlement. Avec d’autres, je ne suis pas aussi accommodant.

Si un nouveau client attend la fin de la consultation pour me proposer un échéancier de son règlement, je considère que notre relation s’engage sur de mauvaises bases et j’estime qu’il devra me prouver sa bonne foi avant d’accepter ce type d’arrangement. J’ai toujours abordé ce problème de cette façon, dans la transparence, avec compréhension, mais sans naïveté. Il m’est arrivé d’aller jusqu’au recours contentieux, mais c’était il y a longtemps. Mes encours restent dans les limites de l’acceptable.

Peu d’impayés en médecine non conventionnelle

Marie-Noëlle Pioche, praticienne équine et petits animaux à Avrille-les-Ponceaux (Indre-et-Loire).

Mes encours sont faibles, au regard du type d’activité que je pratique. La clientèle équine, en effet, génère souvent son lot d’impayés. Sans doute est-ce dû au fait que j’interviens en médecine non conventionnelle : ostéopathie, acupuncture, médecine chinoise, etc. La relation que j’entretiens avec mes clients se fonde davantage sur la confiance. Eux-mêmes ont souvent testé cette médecine alternative et souhaitent qu’elle soit également proposée à leurs animaux. Ils sont attentifs à leur bien-être et n’hésitent pas à dépenser de l’argent pour l’améliorer.

La thérapie manuelle limite l’utilisation des médicaments, donc le prix de l’intervention. C’est une voie d’avenir à l’heure où les médicaments chimiques sont sur la sellette, et nous obtenons souvent des résultats lorsque la médecine conventionnelle n’a plus de solution à proposer. En ostéopathie tissulaire et énergétique, il est possible d’évaluer les fonctionnements articulaire et viscéral souvent perturbés sans en voir les effets sur les prises de sang ou sur les radiographies. Le client doit donc nous croire sur parole, mais il s’attache surtout au résultat lorsque celui-ci est bon. Le bouche-à-oreille est le meilleur moyen de développer sa clientèle. Les trois quarts de la mienne me paient sur-le-champ. J’ai rarement recours aux services d’une société de recouvrement. Je le fais davantage pour le principe, lorsque j’ai le sentiment d’avoir été flouée. De toute façon, je ne garde pas les mauvais payeurs !

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