Raisons de la mise au point du plan national “mammites” sous l’égide du Cniel - La Semaine Vétérinaire n° 1620 du 06/03/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1620 du 06/03/2015

Formation

PRODUCTIONS ANIMALES/BOVINS

Auteur(s) : Lorenza Richard*, Philippe Roussel**

Fonctions :
*Institut de l’élevage

Un plan national “mammites” est déployé en France depuis 2014 afin de prévenir et de réduire les mammites en élevage de bovins. Il a été mis au point par un groupe multistructure sous l’égide du Centre national inter­professionnel de l’économie laitière (Cniel), après la réalisation d’une enquête qui confirme une hausse globale des concentrations en cellules somatiques moyennes du lait de troupeau dans toute la France. Les résultats de l’enquête ont été présentés lors des journées 3R (rencontres autour des recherches sur les ruminants) en décembre dernier, à Paris.

Une évolution similaire entre régions

L’enquête inclut pour la première fois tous les élevages français de plus de 20 vaches au contrôle laitier de 2000 à 2013. Les bases de données fournissent, notamment, les concentrations en cellules somatiques individuelles (CCI) et les mammites cliniques. Les concentrations en cellules somatiques des troupeaux au contrôle laitier (CCT-CL) ont été calculées puis moyennées selon l’année et la situation géographique. Plusieurs indicateurs épidémiologiques, dont les incidences d’infection et de guérison en lactation et au tarissement, ont également été examinés. Les résultats ont été relevés au niveau régional.

L’évolution globale est similaire entre les régions au cours des années, malgré des écarts de CCT-CL allant jusqu’à 100 000 cell/ml. Une amélioration globale est constatée au début des années 2000, avec une diminution des CCT-CL de 40 000 cell/ml jusqu’en 2005. Une dégradation importante est ensuite notée de 2006 à 2008, de plus de 70 000 cell/ml. Depuis, les concentrations stagnent, à une moyenne toutefois supérieure de 50 000 cell/ml par rapport aux résultats observés en 2000. Ces valeurs concordent avec celles de CCI, qui sont inférieures à 300 000 cell/ml pour 82,3 % des vaches dans les quatre régions où la moyenne des CCT-CL est la plus basse, et pour 76,8 % des animaux dans les quatre régions où les CCT-CL sont les plus élevées (79,5 % en moyenne). L’indice de guérison est de 75,3 % dans le groupe de CCT-CL basses et de 66,7 % dans celui où elles sont élevées (71,6 % en moyenne). L’indice de nouvelle infection est respectivement de 11,7 et 17,6 % (14,3 % en moyenne) et il suit la courbe de l’évolution des CCT-CL au cours des années, avec une diminution de 2000 à 2005, puis une hausse jusqu’en 2008. Une tendance à la baisse est ensuite à nouveau observée jusqu’en 2011. La dégradation la plus importante se situe entre 2006 et 2007, avec une hausse de 30 000 cell/ml de CCT-CL et de 0,32 % de l’indice de nouvelle infection. En 2013, cet indice diminue dans les groupes où les résultats sont les meilleurs, mais il augmente chez les autres. Cette tendance sera à confirmer à l’avenir.

Remobiliser autour de la problématique

Ces relevés indiquent que les meilleurs résultats des taux cellulaires sont liés à la maîtrise de nouvelles infections en lactation et à un meilleur taux de guérison au tarissement.

Les données concernant les mammites cliniques sont interprétables sur quatre ans seulement, de 2010 à 2013. Leur nombre augmente, mais la période étudiée est trop courte pour objectiver cette évolution. De plus, seule la première mammite observée en lactation est intégrée dans les calculs, ce qui sous-évalue sans doute la fréquence réelle.

D’après une enquête menée par le Cniel en 2012, la dégradation des résultats proviendrait d’un relâchement progressif de la sensibilisation des éleveurs à la problématique des mammites de la part des différents intervenants en élevage. C’est pourquoi le plan national “mammites” a pour but de remobiliser les intervenants et les éleveurs, comme dans les années 1990. Selon les régions et les CCT-CL calculés, des actions ciblées sont proposées. Elles sont préventives dans les groupes les meilleurs et portent sur les pratiques de traite et sur l’hygiène, notamment. Dans les régions où les résultats sont les moins bons, ces mesures sont curatives dans un premier temps (traitement des mammites cliniques et au tarissement, entre autres) et seront, ensuite, préventives.

Les axes d’action de ce plan sont ainsi la communication auprès des éleveurs et de la filière lait, la formation des intervenants avec la mise à disposition de nouveaux outils (comme le calcul des coûts des mammites, par exemple), et le développement de programmes de recherche (notamment sur les moyens d’augmenter les défenses immunitaires des vaches). Les praticiens sont invités à renforcer leur conseil auprès des éleveurs autour de cette problématique.

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