Quelles sources de protéines à l’horizon 2050 ? - La Semaine Vétérinaire n° 1620 du 06/03/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1620 du 06/03/2015

Alimentation

Actu

SOCIOPRO

Auteur(s) : Hélène Rose

En 2050, la population mondiale devrait dépasser 9 milliards, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Le développement des moyens d’assurer un apport protéique suffisant représente un enjeu sociétal fort.

La conférence sur “l’après-viande” organisée le 19 février à Paris par le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam )1 a permis aux intervenants d’exposer un état des lieux relatif aux sources de protéines actuelles disponibles et des projections pour l’avenir, ainsi que d’évoquer leur impact sur l’environnement.

Maintenir un équilibre alimentaire

Environ 90 % des êtres humains de notre planète consomment de la viande, y compris en petites quantités, a rappelé Daniel Tomé, professeur de nutrition (AgroParis Tech). Dans les pays occidentaux, cette denrée représente 70 % des apports en protéines. Ce constat est cependant à nuancer : ainsi, la France compte 20 % environ de “gros consommateurs”, mais aussi 50 % de “petits mangeurs”. Selon Jean-François Hocquette (UMR herbivores Inra-VetAgro Sup), « manger moins de viande n’est pas un message adapté à tous ». Denis Chéreau (Improve, plate-forme européenne dédiée à la valorisation des protéines végétales) précise que « la consommation de viande n’est, certes, pas obligatoire. Cependant, pour être végétarien, il faut savoir ce que l’on fait ».

Les céréales et les légumineuses sont à combiner afin de ne pas souffrir de carences nutritionnelles en acides aminés essentiels, et à associer avec un apport en vitamine B12. Dans nos sociétés où la consommation d’insectes n’est pas traditionnelle, Alexis Angot et sa société Ynsect (spécialisée dans la production industrielle d’insectes et leur transformation) destinent plutôt cette source de protéines à l’alimentation des poissons d’élevage carnivores (truites, saumons).

Impacts environnementaux

L’impact environnemental des productions animales est souvent pointé du doigt. Elles seraient responsables de 14 % de la production des gaz à effet de serre, selon la FAO. Mais ce chiffre ne considère pas le stockage du carbone, à hauteur de 30 %, par le sol des prairies non labourées (20 % des terres en France) ou la participation au maintien de la biodiversité, etc. De même, si 75 % des terres mondiales servent à nourrir les animaux de production, 80 % d’entre elles sont trop pauvres pour être cultivées. « Les ruminants jouent un rôle de transformation important pour valoriser des protéines végétales que l’homme ne peut pas utiliser directement », rappelle Jean-François Hocquette. Une approche multicritères, prenant en compte le facteur pays, serait nécessaire, ainsi qu’une analyse donnant un poids qualitatif aux protéines végétales, en distinguant celles susceptibles d’être consommées par l’homme (compétition alimentaire) et celles qui ne le sont pas. La question de la gestion des sols (ou du hors-sol) pour développer la fourniture en protéines végétales n’a pas été abordée.

Envisagée à l’échelle industrielle, la production d’insectes suppose, quant à elle, un contrôle strict des intrants et des déchets. Si les larves de Ténébrion meunier se développent sur des produits céréaliers, de qualité contrôlable, ce n’est pas le cas des mouches élevées sur des déchets. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) travaille à définir les normes à respecter.

  • 1 Via le Musée des arts et métiers qui en dépend et l’Association française pour l’avancement des sciences, avec le soutien de l’Institut national de la recherche agronomique.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr