LA CLÍNICA DE BOVINOS DE GARANHUNS - La Semaine Vétérinaire n° 1620 du 06/03/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1620 du 06/03/2015

Reportage

Auteur(s) : Sophie Vigneron

Créée il y a plus de 35 ans, cette clinique vétérinaire poursuit deux objectifs dans le nord-est du Brésil : la santé des ruminants et l’enseignement. Visite guidée.

La ville de Garanhuns est localisée dans le bassin laitier du Pernambouc, dans le Nordeste brésilien. C’est là, à plus de 200 km de Recife, la capitale de l’État, qu’a été fondée la clinique pour bovins de l’universidade federal rural de Pernambuco (UFRPE), en 1979.

Dans les années 1960, Sílvio-Camerino Paes Barreto travaille à l’École vétérinaire de Hanovre, en Allemagne. De son expérience naît l’idée de construire une clinique pour bovins à Garanhuns. De nombreuses années passent, mais le projet ne voit pas le jour. En 1974, des cours de perfectionnement en médecine vétérinaire sont réalisés dans la ville, avec la collaboration de l’École vétérinaire d’Hanovre et de diverses universités, dont l’UFRPE. L’idée de créer une clinique pour bovins refait surface et se concrétise, avec la contribution financière du ministère de l’Agriculture.

700 animaux soignés par an

Aujourd’hui, la structure mène des activités en formation, recherche et clinique. Elle traite la médecine des ruminants et des équidés, parallèlement à la chirurgie des bovins. Environ 700 animaux, ruminants et équidés, y sont soignés chaque année. La chirurgie équine est référée à des centres spécialisés, ceux de Caruaru ou Gravatá. Des autopsies sont également réalisées sur place. Des sorties en campagne peuvent être organisées pour examiner des animaux malades, vacciner ou collecter du sang, dans le cadre des études de doctorants.

La clinique pour bovins dispose de son propre laboratoire. Les hémogrammes ainsi que les analyses d’urine et de liquide ruminal y sont couramment pratiqués. Des tests biochimiques ou requérant d’autres méthodes, comme l’immunodiffusion sur gélose, sont réalisés sur demande. Pour minimiser les coûts, une grande partie des matériels utilisés sont fabriqués sur place, comme le sérum physiologique pour la fluidothérapie, par exemple.

La structure dispense de la formation continue pour les vétérinaires, des cours d’entraînement aux méthodes de diagnostic et de contrôle de la brucellose et de la tuberculose bovine, ainsi que des enseignements sur les encéphalopathies spongiformes transmissibles, et d’autres destinés aux producteurs. Des conférences et les travaux des doctorants sont également présentés sur le site. De plus, un programme de résidanat en deux ans a été mis en place en médecine vétérinaire dans les domaines de la médecine clinique, de la chirurgie et du laboratoire. Actuellement, huit résidents travaillent à la clinique, qui accueille aussi des stagiaires brésiliens et étrangers. L’équipe technique est composée de huit docteurs en médecine vétérinaire ayant réalisé soit un MSc (master of science), soit un PhD (doctorat).

Favoriser l’acquisition de compétences

Nivaldo de Azevêdo Costa, docteur en sciences vétérinaires de l’UFRPE et coordinateur de la clinique, souligne qu’actuellement 217 écoles proposent la formation en médecine vétérinaire au Brésil. Ces établissements peuvent être publics ou privés. L’enjeu est d’arriver à ce que chaque vétérinaire, fraîchement diplômé, soit compétent pour exercer. Sont ainsi pointées du doigt des écoles privées bien plus motivées par l’argent que par la formation de leurs étudiants…

Chaque matin, à partir de 7 h 30, tous les animaux sont examinés. Une ronde clinique est effectuée, au cours de laquelle se décide le traitement de chaque animal. Puis, au fil de la journée, la clinique accueille les propriétaires accompagnés de leurs vaches, de petits ruminants ou de chevaux. Le week-end, la garde est assurée par un résident, un vétérinaire en spécialisation, des stagiaires et un membre de l’équipe technique. La consultation coûte 50 réaux (16 € environ) pour les bovins, 30 réaux pour les petits ruminants et entre 70 et 100 réaux pour les chevaux. Pour une césarienne de vache, il faut compter 150 réaux.

La vente des médicaments vétérinaires est rarement faite à la clinique. Dans la région, il existe une chaîne de magasins nommée Agropecuária, qui bénéficie de prix très compétitifs et attractifs pour le client, compte tenu de ses volumes d’achats. La concurrence est donc rude sur ce marché. Les éleveurs gardent toutefois la possibilité d’acheter les médicaments directement auprès des vétérinaires.

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