La vache comme métaphore

Tandis que, du 21 février au 1^er mars à Paris, le hall n° 1 rénové de la Porte de Versailles met à l’honneur les bovins – dont Filouse, rouge flamande, mascotte du 52^e Salon international de l’Agriculture –, le cinéma Paradiso de Saint-Martin-en-Haut, au sud-ouest de Lyon, organise sa 9^e édition de Festi’vache, une rencontre annuelle conviviale autour de la ruralité proposant une trentaine de films sur ce thème, ainsi que des débats. Le 25 février, le réalisateur Bernard Bloch viendra présenter De Chair et de Lait, un documentaire encore inédit en salles qui s’interroge sur le destin mêlé des vaches et des hommes.

Comme le prouve l’art rupestre du Tassili des Ajjers, nous tissons depuis des millénaires avec les bovins des liens “de chair et de lait” qui ont fait évoluer nos conduites humaines mais que, en retour, celles-ci ont modifiés. La mutation de l’éleveur en producteur a en effet altéré le statut symbolique de l’animal. À partir d’un éventail de pratiques d’élevage dans le monde – des plus traditionnelles aux plus mécanisées, du Mali au Colorado, de l’Aubrac au Brésil, en passant par l’Inde –, le film nous introduit dans diverses formes de relation avec les bovins. En seize tableaux contemporains, dont la disparité déroute au premier abord, il met en évidence, sans commentaire ni jugement, l’ambiguïté et la force de ce qui continue d’unir l’homme à la vache. Une manière de nous confronter à la question de leur avenir commun.

• Festi’vache, du 25 février au 3 mars 2015, cinéma Paradiso, Saint-Martin-en-Haut (Rhône), www.festivache.fr

  De chair et de lait, de Bernard Bloch, 1h45, projection le 25 février à 21 heures, en présence du réalisateur. DVD (20 €) sur demande : www.oeilsauvage.com