Un espoir d’harmonisation du tarif des actes ?

La grève de la prophylaxie de la tuberculose bovine dans la Mayenne a fait long feu. La Direction générale de l’alimentation (DGAL) a souhaité circonscrire au plus tôt le début d’incendie que les brandons mayennais risquaient d’étendre à d’autres territoires. En menaçant le statut officiellement indemne de tuberculose des troupeaux concernés, ce qui déjugeait la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP), elle a contraint les vétérinaires locaux à rentrer dans le rang. « Nous sommes avant tout des professionnels responsables. Notre objectif n’est pas de créer des problèmes sanitaires dans notre département ni de pénaliser nos clients », déclare Mehdi Hakimi (A 01), vice-président du Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral de la Mayenne (SNVEL 53). Cependant, le prurit frondeur, qui les a animés depuis quelques mois, aura sans doute servi la profession. En particulier en Mayenne, où la reprise de la prophylaxie résulte d’une avancée sur plusieurs points. D’abord, avec une première revalorisation de l’acte de tuberculination, hors fourniture des tuberculines. Celui-ci passe de 4,365 € (0,310 AMO¹) au 20 octobre 2014 à 4,70 € (0,334 AMO) au 23 janvier 2015, le principe d’une réévaluation linéaire sur trois ans ayant été par ailleurs acté. « Nous devrions alors rattraper en 2017-2018 le tarif de nos voisins sarthois, à 6 €, si toutefois ces derniers ne réévaluent pas entre-temps les leurs ! », observe prudemment Mehdi Hakimi.

Prochain comité de pilotage de la tuberculose bovine en mars

Les vétérinaires ne crient pas victoire pour autant. Certes, ils ont aussi obtenu qu’une personne vacataire soit mise à leur disposition pendant trois mois, afin de les aider sur le plan logistique. Leurs confrères de la Côte-d’Or, à cet égard, ont fait inscrire dans l’arrêté préfectoral l’obligation pour les éleveurs de disposer d’un aide pendant toute la prophylaxie. Celle-ci, enfin, pourra être prolongée, avec cependant une liste d’une centaine d’ateliers prioritaires, dans les zones à risques, à traiter avant le 30 avril.

Mais cette année sera encore déficitaire à leurs yeux. « Notre seuil de rentabilité, en Mayenne, est d’environ 5,50 € par acte de tuberculination. Avec un aide, il peut descendre à 5 € : nous sommes encore en deçà. Nous espérons toutefois que notre action aura fait bouger les lignes », explique Mehdi Hakimi. Au SNVEL comme à la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), chacun se félicite également de ce petit coup de pied dans la fourmilière des tarifications en cours, en France, pour le moins anarchique. « À la suite de l’article de La Semaine Vétérinaire, nous attendons avec impatience le prochain copil² de la tuberculose bovine, sans doute en mars. Il nous faut, en effet, absolument avancer en matière d’harmonisation nationale de la nomenclature et des tarifs, pour les actes de tuberculination comme pour les prises de sang », indique Stéphanie Philizot (T 98), commissaire technique à la SNGTV, en charge de ce dossier.

• 1 Acte médical ordinal.

• 2 Comité de pilotage.