Intégrer les carences en cuivre et en sélénium pour diagnostiquer les formes atypiques du SBV - La Semaine Vétérinaire n° 1617 du 13/02/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1617 du 13/02/2015

Formation

PRODUCTIONS ANIMALES/PATHOLOGIE OVINE

Auteur(s) : Regina Eibach*, Karim Adjou**

Fonctions :
*vétérinaire, résidente ECSRHM,
université de médecine vétérinaire de
Hanovre (Allemagne).
Article tiré de la communication
présentée lors de la 2e conférence
de l’ECSRHM à Londres en octobre
2014.

Durant l’épizootie du virus Schmallenberg (SBV) en 2011 et 2012, de nombreux agneaux nouveau-nés ont été transférés à la clinique des petits ruminants de l’université de médecine vétérinaire de Hanovre (Allemagne) pour une confirmation post-mortem de l’infection par le SBV. Les agneaux ont manifesté avant leur mort différents symptômes et malformations : arthrogrypose, hydranencéphalie, faiblesse, incapacité à se mettre debout, etc.

Ces animaux ont également été suspectés de carences en cuivre et en sélénium. En effet, des agneaux “malformés” ou “faibles” sont susceptibles d’être la conséquence des problèmes de développement du système nerveux central lors de carence en cuivre. Outre l’ataxie enzootique, cette dernière peut être associée à une immunodépression, des troubles du métabolisme des tissus conjonctifs, une atrophie pancréatique, etc.

Chez les ovins, une intoxication chronique se manifeste par une faiblesse, des tremblements, de l’anorexie, une diminution de la croissance chez les jeunes et des troubles de la fertilité chez les femelles. L’hémoglobinurie et l’ictère sont souvent présents et surtout déclenchés par le stress, en fin de gestation, au moment de l’agnelage ou lors d’un transport. La morbidité est toujours inférieure à 5 %, mais la mortalité dépasse souvent 75 %. Par ailleurs, les carences en sélénium peuvent induire des anomalies de développement du système musculo-squelettique.

Résultats normaux en cuivre et en sélénium chez 70 % des agneaux

Le travail présenté pendant le congrès du collège européen des petits ruminants (ECSRHM) vise à estimer le nombre d’animaux atteints de carences en cuivre et en sélénium ou victimes d’intoxications chez ceux “malformés” ou “faibles” en Basse-Saxe (Allemagne). Des échantillons de foie issus de ces ruminants sont analysés après l’autopsie pour déterminer leur teneur en cuivre et en sélénium par spectrométrie de masse. Au total, 87 échantillons de foie (4 de chevreaux et 83 d’agneaux) sont étudiés : 20 présentent une carence en sélénium, 66 sont dans les limites normales. Seul un échantillon révèle une concentration très élevée (voir figure 1). Concernant le cuivre, 9 animaux présentent une carence, 70 % sont dans les limites normales et 8 en excès (voir figure 2).

La conférencière conclut son étude en rappelant que ces résultats soulignent l’importance des carences en cuivre et en sélénium dans le diagnostic différentiel, particulièrement chez les agneaux ou les chevreaux “faibles”, et les suspicions de forme atypique de la maladie de Schmallenberg (sans malformations).

CUIVRE ET SÉLÉNIUM CHEZ LES PETITS RUMINANTS

Les carences en cuivre et en sélénium ou les intoxications sont fréquemment décrites chez les petits ruminants dans le monde et provoquent des signes cliniques très sévères. Les carences sont plus répandues dans les élevages de petits ruminants au pâturage. Les intoxications apparaissent uniquement de façon sporadique. Elles résultent, le plus souvent, d’un déséquilibre de ces éléments dans la formulation de la ration ou d’une erreur de livraison ou d’utilisation d’un aliment destiné à une autre espèce animale moins sensible à cet élément (par exemple, concentré pour bovins). Dans la majorité des cas, les carences et les surdosages demeurent asymptomatiques pendant une longue période avant l’apparition des signes cliniques, qui sont également souvent négligés.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr