Hydrodynamique !

Vincent n’est pas un poisson, mais, comme eux, il est attiré par l’eau, au point de se jeter dans le moindre bassin, ruisseau ou étang qu’il rencontre. Au début du film, il quitte Paris et ses eaux grises pour s’installer dans le sud-est de la France dont les recoins sauvages offrent de belles occasions de satisfaire ce besoin. Dans un cadre bucolique, on le voit bondir plusieurs fois de l’onde tel un dauphin !

Au cours d’une de ses baignades solitaires, il rencontre Lucie. Il s’en éprend et lui révèle alors son mystérieux secret : le contact avec l’eau décuple ses forces. Expliquer d’où vient ce pouvoir n’est pas le souci du film. Il en explore plutôt le potentiel narratif. Car si l’eau transforme Vincent, jeune homme effacé, en surhomme, cette force herculéenne (et cocasse) lui attire rapidement des ennuis. Fuyant la police, il s’engage dans une cavale que des trempettes aléatoires vont sans cesse relancer.

Ce premier long métrage de Thomas Salvador, qui incarne lui-même l’énigmatique – et acrobatique – Vincent, est une agréable surprise. Son charme fragile naît de la subtile combinaison entre la chronique provinciale naturaliste et le film de super-héros. Les dialogues, l’humour, les effets spéciaux (artisanaux et convaincants), les références (au burlesque, à Superman), tout ici reste minimaliste. Une modestie formelle qui n’aboutit pas moins à une inédite et vivifiante célébration de la nature et du corps.

Vincent n’a pas d’écailles de Thomas Salvador avec Thomas Salvador, Vimala Pons, Youssef Hajdi, France, 1 h 18, en salles le 18 février.