Pour les personnes âgées, « le mangeur n’est pas le seul consommateur » - La Semaine Vétérinaire n° 1616 du 06/02/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1616 du 06/02/2015

Santé publique

Dossier

Le vieillissement de la population est encore peu pris en compte dans l’appréciation de la qualité de l’offre alimentaire, alors qu’il renvoie à des modalités d’alimentation qui, a priori, évoluent au cours de la vie du senior (avancée en âge, évolution de la dépendance et de sa prise en charge). Dans ce cadre général, la consommation de viande constitue un cas particulier, car sa baisse est associée au développement de la sarcopénie (perte de la masse et de la force musculaires, faiblesse masticatoire, perte d’appétit) et de la dénutrition (apports nutritionnels insuffisants). Ces affections sont considérées par la Haute autorité de santé (HAS) comme une réelle problématique de santé publique des personnes âgées.

Une étude a été menée pour caractériser les différentes formes d’organisation socio-institutionnelle qui conditionnent l’alimentation et la consommation de viande des personnes âgées, et préciser les atouts et les obstacles correspondant à chacune de ces formes. Elle révèle que « le mangeur n’est pas le seul consommateur ». La consommation est déterminée par un ensemble d’acteurs qui jouent des rôles variés (orientation, décision, paiement, subvention, mise en œuvre, préparation, etc.).

En France, près de 90 % des plus de 80 ans vivent à domicile : le maintien à la maison est donc un mode de prise en charge en plein développement. Selon les études d’experts gériatriques, plus de 10 % des personnes de plus de 80 ans résidant à domicile souffrent d’apports alimentaires insuffisants, notamment en quantité. Concernant la viande, les difficultés de mastication et la tendreté constituent les principales préoccupations. Une réorientation progressive de la consommation vers les viandes blanches est constatée. La perte d’autonomie induit une diminution de l’appétit et une augmentation des besoins nutritionnels (liée à une dégradation du métabolisme), que ni le maintien à domicile ni l’aide à la préparation des repas ne semblent permettre de traiter efficacement.

  • Source : Claudine Vigier (Institut technique agro-industriel des filières viandes), « Atouts et obstacles à la consommation de viande par les personnes âgées, en contexte d’aide à la préparation des repas », Viandes et produits carnés (novembre 2014).

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