UNE FERME EXPÉRIMENTALE POUR AMÉLIORER LA PRODUCTION LAITIÈRE - La Semaine Vétérinaire n° 1615 du 30/01/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1615 du 30/01/2015

Reportage

La ferme expérimentale de Derval (Loire-Atlantique) mène depuis plus de 40 ans des recherches autour de la production laitière. Une expérimentation révèle qu’il est possible de fonctionner avec un robot saturé et une alimentation issue à 100 % du pâturage. À la clé, des rations divisées par trois.

Avec 85 vaches et presque autant de génisses, la ferme expérimentale de Derval se veut à l’image d’une exploitation classique. « Même si les fermes ont, au gré de rapprochements, tendance à grossir de plus en plus, le fait d’avoir une dimension moyenne nous confère une certaine crédibilité aux yeux des éleveurs, explique Thomas Huneau, en charge des expérimentations et des protocoles de traite sur le site de Derval. Ils se retrouvent en termes de taille et peuvent transposer nos résultats à leurs installations. Dans tous les programmes de recherche, le facteur humain est extrêmement important. »

Propriété de la chambre d’agriculture de Loire-Atlantique, la ferme, créée en 1973, s’étend sur 105 ha. Pour les besoins de l’exploitation, 55 ha sont ensemencés en herbe, 40 en maïs et 10 en céréales. « Notre objectif est de fournir des références neutres en dehors des enjeux commerciaux », rappelle Thomas Huneau.

Favoriser l’accès au pâturage

En partenariat avec l’Institut de l’élevage, spécialisé dans la conduite de troupeaux laitiers, situé au Rheu (Ille-et-Vilaine), la ferme expérimentale de Derval s’investit particulièrement dans les aspects techniques et économiques de la traite. Les programmes de recherches touchent à la fois l’organisation de la salle de traite, le positionnement des animaux, les méthodes de traite, l’hygiène, la qualité du lait, les économies d’énergie, etc., mais aussi les cultures et l’émission des gaz à effet de serre. Chaque année, un bilan mené à l’échelle de l’exploitation permet de situer le système en termes de flux d’azote, de phosphore et de potassium. « Il s’agit de conduire celui-ci au plus juste en assurant un état viable pour optimiser la production de lait », indique le chercheur. C’était l’un des objectifs du programme “robot et pâturages” mené dans deux fermes expérimentales et 20 exploitations commerciales. Ou comment favoriser l’accès au pâturage, moins coûteux qu’une alimentation conservée, sans dénaturer la qualité du lait, ni réduire les quantités produites.

Suppression de l’ensilage à l’auge

Ce programme a été lancé en 2008. Cinq ans ont été nécessaires pour aboutir à une organisation acceptable et à des essais concluants. À Derval, l’expérimentation est réalisée grâce à un robot dit saturé, apportant une difficulté supplémentaire quant aux objectifs de circulation des animaux. « Il doit toujours y avoir une vache dans la stalle ! ». En moyenne, 72 bovins occupent la stabulation, ce qui représente six à huit traites par heure. Un méticuleux travail d’organisation et de contrôles a finalement révélé, en 2013, qu’il était possible de faire paître le troupeau en supprimant l’ensilage à l’auge. L’ensemble du cheptel vient, tour à tour, se faire traire deux à trois fois par jour. Le coût de la ration a été divisé par trois. Il passe de 150 € de nourriture (avec ensilage) pour 1 000 l de lait à 55 € pour des animaux nourris exclusivement avec de l’herbe. « Sans installation et sans investissement, cette période de 100 % pâturage est possible pendant deux mois et demi au maximum au printemps, précise Thomas Huneau. Cependant, rien n’empêche d’associer du pâturage avec une part d’ensilage, simplement par la pratique et l’organisation, avec la création d’un corridor de 4 m de large qui mène du bâtiment aux trois parcelles sélectionnées. »

À Derval, le potentiel de pousse révèle que 0,4 ha de pâturage est nécessaire pour nourrir un animal avec 100 % d’herbe pâturée. En outre, les déplacements pour aller chercher la nourriture et le couchage au pré limitent les phénomènes de boiterie, qui sont l’un des principaux troubles sanitaires. Si l’eau a été supprimée pour inciter les animaux à revenir s’abreuver, l’expérience se poursuivra au printemps 2015 en remettant des points d’eau dans les parcelles ouvertes au pâturage.

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