« Nous ne ferons pas de prophylaxie de la tuberculose cet hiver en Mayenne » - La Semaine Vétérinaire n° 1615 du 30/01/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1615 du 30/01/2015

Philippe Grunwald (A 83) praticien mixte à Évron

Dossier

Cette année, nous ne cédons pas. Nous préférons boycotter la prophylaxie plutôt que de continuer à être sous-payés pour ce travail. L’an passé, pour une campagne de quatre mois avec deux vétérinaires à temps plein, nous avons estimé le manque à gagner, pour notre cabinet, à plus de 25 000 €, sans compter l’insuffisant défraiement de nos déplacements. Cela ne peut pas durer.

Nous demandons une réévaluation de nos tarifs à la hauteur de ceux pratiqués dans la Sarthe voisine1. D’autant que notre clientèle déborde sur ce département. Nous parviendrions ainsi à rentrer dans nos frais. Hélas, le groupement de défense sanitaire (GDS) de la Mayenne ne l’entend pas de cette oreille ! Nos réunions bipartites de l’automne ont été caduques. Tout juste nous a-t-il concédé une rallonge de 20 centimes par animal pour l’acte de tuberculination, ce qui représente 2 200 € pour la campagne ! Nous sommes loin du compte !

Être rémunéré équitablement

La grande crainte du président du GDS de la Mayenne est la détection d’autres foyers de tuberculose et l’extension de la prophylaxie à tout le département : les éleveurs seraient alors mis à contribution… Comme si nous devions être une variable d’ajustement de leur trésorerie ! Ils arguent ainsi que les tarifs appliqués dans la Sarthe ne sont possibles que parce que la prophylaxie ne touche que deux communes, avec 4 500 bêtes, contre deux cantons dans la Mayenne, avec 20 000 animaux. C’est inacceptable !

Devant notre refus catégorique, ils avancent une dernière proposition : l’alignement sur les tarifs de la Sarthe, mais en quatre ans ! La tuberculination étant prévue sur deux ans, devrions-nous encore travailler cette année à perte ? Nous ne changerons pas de cap. Et cela, d’autant plus sereinement que nous n’avons pas décelé de nouveaux cas en 2014. Nous aviserons l’année prochaine, sur ces bases de tarification. Seule concession, nous nous sommes engagés à tuberculiner, en demeurant sous-payés, les clients au lait cru, qui ne pourraient vendre leur produit. Nous ne voulons pas pénaliser les éleveurs, mais mettre le GDS devant ses responsabilités.

  • 1 Voir le tableau des tarifs en page 33.

  • 2 Voir le tableau des tarifs en page 33.

JEAN-CLAUDE BÉCHU, PRÉSIDENT DU GDS DE LA MAYENNE « SAVOIR RAISON GARDER »

Cette année, lors de notre commission bipartite, avec les vétérinaires, nous nous sommes accordés sur le protocole IDC (intradermo-tuberculination comparative), compte tenu de la participation de l’État à son financement1, mais pas sur son tarif. La profession vétérinaire refuse celui qui fait l’objet d’un arrêté préfectoral, à savoir 6,44 € HT par bovin pour l’acte de tuberculination. Elle nous demandait 9 € HT, puis 7,95 € HT. À la suite de la négociation, nous avons proposé une réévaluation progressive de ce tarif, avec un échéancier sur quatre ans : 6,78 € HT en 2014, 7,38 € HT en 2015, 7,74 € HT en 2016 et 8,08 € HT en 2017.

Il s’agit d’une convention complémentaire à cet arrêté pour essayer d’avancer. Nos interlocuteurs vétérinaires doivent tenir compte de la conjoncture économique : pour les éleveurs, celle-ci s’est dégradée. Du fait des cours de la viande, nous perdons plus de 200 € par bovin et le prix du lait, actuellement de 360 €/t, est annoncé à 320 € ! Nous avons besoin les uns des autres et nous aimerions en finir avec ce dossier. L’essentiel est bien que le statut sanitaire des troupeaux soit débarrassé de toute suspicion concernant la tuberculose. Et que chacun sache raison garder.

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