Le transfert périnatal est insuffisant pour des vitamines et des minéraux autres que le fer - La Semaine Vétérinaire n° 1615 du 30/01/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1615 du 30/01/2015

Formation

PRODUCTIONS ANIMALES/PORCS

Auteur(s) : Lorenza Richard

POINTS FORTS

– Les carences en fer et en sélénium sont déjà connues et leur prévention est assurée par des apports de fer aux porcelets et de sélénium, particulièrement sous forme organique, aux truies en gestation ou en lactation. Toutefois, cette étude révèle que les porcelets peuvent éventuellement développer des carences en cuivre et en vitamines A et D.

Le transfert périnatal de la truie aux porcelets en vitamines A et D, en fer, en cuivre et en sélénium est insuffisant, selon les résultats d’une étude canadienne présentée lors des journées de la recherche porcine à Paris en février 2014.

Cet essai a été mené dans le cadre de la recherche de l’efficacité du transfert maternel au porcelet de 14 vitamines et minéraux en période prénatale (in utero) et par le colostrum. Les données pour les vitamines A, D, E, C, B9 et B12 sont issues de la littérature. Une étude a été réalisée sur 20 truies pour les autres micronutriments (vitamines B2, B3, B6, B8, fer, cuivre, zinc et sélénium). Pour cela, leurs concentrations sériques chez les porcelets à la naissance avant la prise colostrale ont été comparées (établissement de ratios), d’une part, à celles de leur mère avant la mise bas, d’autre part, aux concentrations sériques chez les mêmes animaux à 3 jours d’âge, après la prise colostrale. Un ratio a également été établi entre les taux sériques des porcelets à 3 jours d’âge et ceux de la mère avant la mise bas, afin de comparer le statut en micronutriments des porcelets, après le transfert à la fois in utero et par le colostrum, à celui de la truie en fin de gestation.

UN TRANSFERT PRÉNATAL ACTIF MAIS INCOMPLET

La littérature et les résultats de l’étude révèlent que le transfert prénatal est actif (ratio supérieur à 1, signifiant que les concentrations sériques sont supérieures chez les porcelets à la naissance à celles notées chez la truie) pour les vitamines B6, B8, B12 et C, et pour le zinc. Cela confirme également l’hypothèse avancée par plusieurs auteurs concernant le transfert actif de certains nutriments de la truie gravide aux porcelets in utero. Celui-ci est toutefois passif (ratio égal à 1) pour la vitamine B3. En revanche, il est limité pour les huit autres vitamines et minéraux étudiés (ratio inférieur à 1). Le faible transfert transplacentaire des vitamines liposolubles serait lié1 au métabolisme des lipides chez le porc, qui limite la transmission des acides gras de la mère aux fœtus in utero.

L’apport du colostrum est positif pour tous les micronutriments à l’exception des vitamines B6 et B8, dont les concentrations sont plus faibles que dans le lait. Toutefois, le passage transplacentaire de celles-ci est suffisamment important pour que leur transfert périnatal global, qui inclut celui réalisé in utero et l’apport par le colostrum, soit positif. De plus, le colostrum permet de compenser la concentration sérique des porcelets en vitamines E, B2 et B9. En revanche, il ne le peut pas pour cinq micronutriments, dont le transfert périnatal global est insuffisant : les vitamines A et D, le fer, le cuivre et le sélénium (p < 0,01).

DES CARENCES À PRENDRE EN COMPTE

Les carences en fer et en sélénium sont déjà connues. Leur prévention est assurée par des apports de fer aux porcelets et de sélénium, particulièrement sous forme organique, aux truies en gestation ou en lactation. Toutefois, cette étude révèle que les porcelets peuvent éventuellement développer des carences en cuivre et en vitamines A et D. Les résultats de l’étude et la bibliographie indiquent que leurs concentrations après la période colostrale sont, en effet, respectivement 30 %, 52 % et 80 % plus faibles que celles de leur mère en fin de gestation. Cette situation est à prendre en compte, car le lait de la truie est pauvre en ces micronutriments2. L’impact de ces basses concentrations reste à déterminer, notamment sur des carences cliniques ou subcliniques.

REVOIR LA STRATÉGIE DE SUPPLÉMENTATION NÉONATALE DES PORCELETS

En conditions naturelles, de telles insuffisances sont probablement compensées par le fait que la vitamine D peut être rapidement synthétisée chez le porc par sa conversion en métabolites actifs par les rayons ultraviolets, alors que le β-carotène des plantes (précurseur de la vitamine A) et le cuivre du sol sont facilement accessibles pour le porcelet. Toutefois, dans les conditions d’élevage en bâtiment, ces résultats indiquent que la stratégie de supplémentation néonatale des porcelets est à revoir afin d’apporter tous les micronutriments nécessaires.

  • 1 Ramsay T.G., Karousis J., White M.E. et coll. Fatty acid metabolism by the porcine placenta. J. Anim. Sci. 1991;69:3645-3654.

  • 2 Matte J.J., Lauridsen C. Vitamins and vitamin utilisation in swine. In : Sustainable swine nutrition. 1st Edition. Lee I. Chiba, Iowa USA. 2013:139-172.

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