PPA et DEP en tête d’affiche lors du congrès de l’AFMVP - La Semaine Vétérinaire n° 1612 du 09/01/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1612 du 09/01/2015

Journées annuelles porcines

Actu

SANTÉ ANIMALE

Auteur(s) : Nathalie Devos*, Hélène Rose**

Ces deux menaces sanitaires sévères pour la filière porcine française ont fait l’objet des principales communications.

Depuis quelques mois, la peste porcine africaine (PPA) se rapproche dangereusement de la France. En effet, après sa réintroduction en 2007 en Géorgie, elle est devenue endémique en Russie et des premiers foyers ont été détectés, début 2014, dans des pays de l’Est de l’Union européenne. Les journées de l’Association française de médecine vétérinaire porcine (AFMVP), les 4 et 5 décembre derniers à Paris, ont été l’occasion d’insister sur cette menace. Marie-Frédérique Le Potier de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) de Ploufragan a exposé les principales connaissances sur le virus responsable de la maladie et sur les risques d’introduction dans notre territoire.

Dans un premier temps, elle a notamment rappelé que l’arbovirus responsable de la maladie est très résistant dans le milieu extérieur, d’autant plus qu’il est protégé par un environnement protéique. Une récente étude a ainsi montré que la souche géorgienne peut persister dans de la viande salée de porc infecté jusqu’à 84 jours lorsqu’elle est réfrigérée et 150 jours quand elle est congelée. D’ailleurs, en avril 2007, des restes de viandes de porcs infectés par le virus de la PPA ont été vraisemblablement débarqués dans le port de Poti, en Géorgie, d’un bateau en provenance d’Afrique Australe, introduisant la maladie. Selon les experts, si la diffusion de la PPA par contacts directs ou indirects entre porcs domestiques et sangliers est avérée, ces derniers semblent toutefois jouer un rôle moindre dans la propagation de la maladie que ce qui est communément admis. En effet, en Russie, 78 % des cas de sangliers seraient liés à la consommation de carcasses de porcs malades.

Touristes : attention à vos bagages !

Selon les experts de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), si la propagation en 2014 de la PPA au sein des populations de sangliers sauvages vers la Pologne, la Lettonie et la Lituanie, en frontière de la Biélorussie, est fort plausible, des mouvements de porcs ou de produits contaminés sont davantage évoqués. D’autant que le rôle des sangliers serait limité dans la diffusion de la maladie sur de longues distances. Une récente étude (Komenkho, 2014) a également mis en avant que la chasse des sangliers n’est pas forcément une bonne stratégie, comme l’a montré la propagation du virus de la Biélorussie vers des pays voisins. Quant au risque d’introduction de la PPA en France métropolitaine, une analyse des experts de l’Anses1 conclut que celui-ci est plus lié à l’importation par des touristes de viandes infectées (charcuterie, viande congelée) en provenance de zones contaminées (par voies routières, maritimes ou aériennes) ou de matériels souillés par des chasseurs que par des suidés vivants.

En l’absence de vaccin, la vigilance de tous les acteurs de la filière porcine (éleveurs, chasseurs, vétérinaires), mais aussi des citoyens, est donc primordiale pour empêcher l’introduction du virus sur le territoire européen.

DEP : lacunes majeures dans la biosécurité

La diarrhée épidémique porcine a bien entendu été la deuxième “tête d’affiche” du congrès. Depuis la caractérisation de souches hypervirulentes de diarrhée épidémique porcine (DEP) en Chine en 2010, de nombreux pays ont été atteints. André Broers, vétérinaire à Saint-Hyacinthe (Canada), a, de son côté, résumé les connaissances épidémiologiques recueillies aux États-Unis (touchés depuis avril-mai 2013) et au Canada. Plusieurs variants circulent aux États-Unis, résultant de différentes introductions ou d’une introduction simultanée de multiples souches. Une importation de prémix contaminé depuis la Chine est suspectée. À la fin de l’automne 2014, environ 8 000 sites ont été infectés, dans plus de 30 États. Des conditions sanitaires défaillantes entourant le transport et l’abattage des animaux ont joué un rôle majeur. Dans une étude réalisée sur sept abattoirs, en moyenne 17 % des camions arrivaient contaminés avant de décharger leurs animaux. De plus, 11 % des camions sains repartaient contaminés. Au Canada, 19 des premiers cas auraient un lien épidémiologique clair avec du plasma sanguin porcin déshydraté préparé fin décembre 2013 en Iowa, et distribué en janvier 2014 en Ontario. Des tests environnementaux mis en place dès fin 2013 sur les quais de déchargement des abattoirs ont permis d’identifier les premiers cas et de remonter aux fermes contaminées. La maladie est à déclaration obligatoire, mais les conditions varient selon les provinces, de même que la définition d’un cas. L’Ontario estime pouvoir la juguler d’ici fin 2015.

  • 1 Saisine n° 2014-SA-0049.

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